Feature Story | 22-Dec-2022

Dinde et tourtières : une empreinte carbone difficile à digérer!

Un repas typique des Fêtes consomme 70 % du budget carbone quotidien d’une personne (alors qu’un repas végétarien en consomme plutôt 14 %)

École de technologie supérieure

À la veille des grandes célébrations du temps des Fêtes, connaissez-vous l’empreinte carbone d’un repas traditionnel composé notamment d’une dinde rôtie et de tourtières?  Thomas Elliot, chercheur postdoctoral à l’École de technologie supérieure (ÉTS), ainsi que ses collègues de l’ÉTS et de l’Université McGill ont estimé l’empreinte carbone d’un repas typique au moyen de l’analyse du cycle de vie (ACV), un outil qui sert non seulement à évaluer l’empreinte environnementale totale des aliments que nous consommons, mais aussi à la communiquer.  

Leurs résultats sont éloquents!

Jusqu’à 70 % du budget carbone quotidien d’une personne 

Nous consommons, durant les célébrations de fin d’année, des aliments plus riches, qui pèsent davantage sur l’environnement.  En comparant l’impact environnemental des aliments typiques des Fêtes avec d’autres aliments ayant une empreinte écologique plus faible, l’équipe de recherche a conclu qu’un repas, composé, par exemple, d’un jambon rôti, d’un pâté de porc et d’une part de gâteau aux fruits, accaparait jusqu’à 70 % du budget carbone quotidien d’une personne, selon les cibles fixées par l’accord de Paris. 

Par conséquent, la large empreinte carbone de ce repas ne laisse qu’une petite part aux autres activités comme le chauffage, le transport et les cadeaux de Noël. En revanche, une personne qui mange une portion de tarte aux légumes, de Wellington végétalien et de gâteau végétalien n’utiliserait qu’environ 14 % de son budget carbone quotidien, et une petite parcelle de terre.

Voilà qui porte à réfléchir dans un contexte où nous sommes incités à limiter notre empreinte carbone personnelle à 2,9 tonnes d’équivalent CO2 par an pour atteindre la cible de 1,5 °C, fixé par l’accord de Paris, soit environ 8 kg par jour pour tous les biens et services, dont l’alimentation. 

Les données utilisées aux fins de cette analyse 

L’équipe a d’abord évalué une diète canadienne moyenne, laquelle émet 15 kg d’équivalent CO2 et nécessite 16 m2 de terres agricoles par jour. Les personnes suivant une diète végétalienne ou à base de plantes émettent 5 kg d’équivalent CO2 pour environ 5 m2 de terres par jour. Ces taux sont équivalents à 4 kg d’éq. CO2 et 5 m2 par kg de nourriture pour les omnivores, et à 2 kg d’éq. CO2 et 2 m2 par kg de nourriture pour les personnes végétaliennes.

Elle a ensuite examiné les types d’aliments que les gens consomment aux Fêtes, comme le jambon rôti, la dinde, le pâté à la viande de porc et le gâteau aux fruits. Elle a inclus dans son analyse un rôti Wellington végétalien, une tarte aux légumes et un gâteau de Noël végétalien. 

Le rôti de jambon et le pâté de porc ont un impact beaucoup plus élevé que tous les aliments consommés en une journée, en moyenne, par une personne au Canada suivant une diète omnivore typique, ce qui confirme que les aliments consommés aux Fêtes font grimper notre empreinte écologique.

L’empreinte carbone et l’utilisation des terres augmentent toutes les deux : plus de terres utilisées signifient généralement plus d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Par exemple, le jambon rôti émet trois fois plus de carbone que le Wellington végétalien et nécessite plus de 4,5 fois la superficie de terres. En effet, le jambon rôti présente l’empreinte carbone et l’utilisation des terres les plus élevées parmi les repas que l’équipe a modélisés, ce qui démontre l’intensité carbone et le niveau d’utilisation des terres de la viande de porc.

Le pâté de porc et la dinde rôtie viennent au deuxième rang, suivis des aliments sans viande. Le gâteau de Noël végétalien, par exemple, produit moins de carbone et nécessite moins de terres que le gâteau aux fruits végétariens contenant des œufs et du beurre.
En creusant un peu plus, l’équipe a constaté que la viande de porc représente 54 % du poids du pâté, mais produit 81 % des émissions de gaz à effet de serre.

En comparaison, pour la tarte végétalienne à base de légumes (à un tiers des impacts environnementaux du pâté de porc), c’est la croûte qui génère plus des trois quarts des impacts, tandis que la garniture de pommes de terre, champignons et tofu est négligeable pour l’environnement.

À propos de l’analyse du cycle de vie (ACV)

L’ACV permet d’estimer l’effet potentiel des choix de mode de vie sur le réchauffement de la planète, la perte de biodiversité et la pollution de l’eau. Elle vise à créer un inventaire des impacts environnementaux liés au flux des ressources dans une chaîne d’approvisionnement. Par exemple, elle peut englober l’extraction des engrais minéraux et des pesticides, l’énergie et l’eau servant à l’exploitation agricole, les matériaux utilisés dans les emballages, les combustibles fossiles servant à transporter les produits agricoles jusqu’aux consommateurs, et l’énergie pour réfrigérer et cuire les aliments et pour transporter les déchets jusqu’aux sites d’enfouissement ou centres de recyclage.

À propos de l’ÉTS

L'École de technologie supérieure est l'une des 10 constituantes de l'Université du Québec. Elle forme des personnes reconnues pour leur approche pratique et innovatrice en génie et en recherche ainsi que pour leur aptitude à développer de nouvelles technologies et à transférer leurs connaissances en entreprise. Près de 1 ingénieur et ingénieure sur 4 au Québec obtient son diplôme de l’ÉTS, laquelle compte une communauté étudiante composée de 11 000 personnes, dont 2 650 aux cycles supérieurs. Spécialisée dans la formation appliquée et la recherche en génie, l’ÉTS entretient un partenariat unique avec le milieu des affaires et l’industrie. Pour en savoir plus, visitez : etsmtl.ca.

 

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