Article Highlight | 3-Sep-2024

Le transport à la demande peut bouleverser le navettage autant qu’Uber l’a fait pour les taxis, estiment des chercheurs de Concordia

Une nouvelle étude propose un système de service de transport en commun de banlieue plus personnalisé et efficace que les trajets fixes d’autobus

Concordia University

Le transport en commun est-il prêt à être refaçonné par l’économie à la demande?

Un groupe de recherche de l’Université Concordia estime que le modèle de covoiturage rendu populaire par des entreprises comme Uber et Lyft pourrait constituer une approche utile, innovante et économique pour les banlieusards qui peinent à se rendre au travail.

Dans un article publié dans la revue Transportation Research Record, les auteurs présentent une nouvelle solution aux trajets de bus souvent lents, peu fiables et peu économiques qui desservent les communautés suburbaines et périurbaines.

Le transport à la demande (TAD) est un système fondé sur les algorithmes, dans lequel les autobus sont remplacés par un parc de minibus. Les conducteurs répondent aux demandes de passagers effectuées au moyen d’un dispositif intelligent installé aux arrêts d’autobus existants. Les conducteurs récupèrent un ou plusieurs passagers aux arrêts et les déposent au point de transport en commun le plus proche – généralement une gare de train ou une station de métro.

Le système est conçu pour optimiser les déplacements « du premier kilomètre », c’est-à-dire la première étape d’un trajet où les passagers quittent leur domicile pour se rendre à un point de transport en commun et entamer la prochaine étape de leur parcours vers leur lieu de travail.

D’après le coauteur principal Seyed Mehdi Meshkani, le TAD présente plusieurs avantages par rapport aux itinéraires fixes d’autobus.

« Pour les passagers, il y a une amélioration du point de vue de la flexibilité, du temps d’attente et de la durée totale de leur trajet, car le véhicule n’a pas à s’arrêter souvent. Il récupère simplement quelques personnes aux arrêts où une demande a été faite, puis les dépose à un point de transport en commun. »

« Les agences de transport en tirent aussi des avantages. En effet, le système permet de réduire considérablement les coûts d’investissement et d’exploitation, de même que les émissions de gaz à effet de serre dans leur ensemble. »

Navettage en minibus

L’équipe de recherche a utilisé Terrebonne (Québec), ville de banlieue montréalaise située sur la Rive-Nord du fleuve Saint-Laurent, comme modèle pour son système. Cette communauté de taille moyenne est desservie par une ligne de train et un système d’autobus qui la relie à Laval, plus importante en taille, et à l’île de Montréal. Terrebonne regroupait ainsi les critères nécessaires pour que les chercheurs puissent exposer en détail leur système sans avoir à installer de véritables prototypes physiques de matériel.

Le modèle de TAD s’appuie sur des dispositifs intelligents installés aux arrêts de bus existants et reliés par le réseau infonuagique à un algorithme de répartition. Les passagers utilisent le dispositif pour demander un transport. L’algorithme analyse leur demande en fonction du temps d’attente, de la proximité et des autres demandes de passagers, et attribue le véhicule approprié pour récupérer les clients et les transporter à un point de transport en commun.

Le véhicule utilisé pour le TAD est un minibus qui exige moins d’essence, de formation et de maintenance qu’un autobus urbain, ce dernier pouvant souvent avoir à rouler à vide durant les périodes de faible utilisation tout en coûtant jusqu’à 8,98 $ par kilomètre pour rester sur la route.

L’analyse comparative réalisée par l’équipe de recherche a révélé que le service proposé de TAD pouvait réduire jusqu’à 36 pour cent la durée totale des trajets, et jusqu’à 41 pour cent la durée des détours par rapport aux services d’autobus existants.

Et contrairement à la tarification dynamique utilisée par les services de covoiturage comme Uber ou Lyft, le coût par déplacement resterait fixe.

L’étudiant au doctorat Siavash Farazmand est le premier coauteur de l’article. Nizar Bouguila et Zachary Patterson, tous deux professeurs à l’Institut d’ingénierie des systèmes d’information de l’Université Concordia, y ont également contribué.

L’étude a été réalisée avec le soutien de BusPas inc., plateforme technologique de mobilité urbaine basée à Montréal, et le projet Mitacs-Accélération.

Lisez l’étude citée (en anglais seulement) : « Innovative On-Demand Transit for First-Mile Trips: A Cutting-Edge Approach »

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