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La réduction spectaculaire du nombre de cas de paludisme et de décès perdure sur une période de cinq ans grâce à la combinaison vaccin-médicament contre le paludisme saisonnier

Les résultats finaux d’une étude phare confirment une réduction de deux tiers des cas de paludisme

Peer-Reviewed Publication

PATH

La réduction spectaculaire du nombre de cas de paludisme et de décès perdure sur une période de cinq ans grâce à la combinaison vaccin-médicament contre le paludisme saisonnier

 

  • Les résultats finaux d’une étude phare confirment une réduction de deux tiers des cas de paludisme, y compris des cas graves et des décès liés à cette maladie, grâce à la combinaison du vaccin RTS,S et de médicaments, par rapport à l'une ou l'autre intervention administrée seule dans des contextes de transmission fortement saisonnière du paludisme.
     
  • L’efficacité du vaccin RTS,S est aussi élevée que celle des médicaments pour prévenir le paludisme dans les contextes de transmission fortement saisonnière.

 

  • La réduction globale de l'incidence du paludisme dépasse vraisemblablement 90 % chez les enfants protégés par des moustiquaires, les vaccins et les médicaments.

 

Seattle et Londres, 16 août 2023 – Les résultats finaux d'une étude phare publiés dans The Lancet Infectious Diseases confirment que les avantages de la combinaison du vaccin RTS,S/AS01E (RTS,S) avec des médicaments antipaludiques dans des contextes de transmission fortement saisonnière du paludisme se maintiennent sur une période de cinq ans. La combinaison vaccin-médicament a permis de réduire de près de deux tiers les épisodes cliniques de paludisme, y compris les cas graves et les décès liés à la maladie chez les jeunes enfants, par rapport à la vaccination RTS,S ou à la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) administrées seules.

 

L'étude de phase III, coordonnée par la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM) en partenariat avec l'Institut des sciences et techniques et l'Institut de Recherche en Sciences de la Santé du Burkina Faso, le Centre de recherche et de formation sur le paludisme de l'Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (Mali) et PATH (Seattle, Washington, États-Unis), a suivi plus de 5 000 enfants sur une période totale de cinq ans. L'étude a également confirmé que l'efficacité du RTS,S pour la prévention du paludisme dans un contexte fortement saisonnier était similaire, ou « non inférieure », à celle de la CPS.

 

Les conclusions des cinq années de suivi vont dans le même sens que celles des trois premières années, qui ont été publiées en 2021. Ces résultats ont contribué à la décision de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), prise cette année-là, de recommander l'utilisation du vaccin RTS,S dans les contextes de transmission modérée à forte du paludisme, y compris dans les régions où le paludisme est fortement saisonnier ou dans les zones de transmission palustre permanente avec des pics saisonniers. Ces nouveaux résultats confirment le potentiel de la vaccination saisonnière pour apporter un niveau élevé de protection aux jeunes enfants pendant les cinq premières années de leur vie, une période où cette protection est nécessaire.

 

Le professeur Brian Greenwood, de la LSHTM, docteur en médecine et membre de l'équipe de recherche, a déclaré : « Au-delà des résultats de l'étude, qui sont en eux-mêmes remarquables, nous pouvons affirmer que les enfants ayant reçu la combinaison du vaccin RTS,S et des médicaments et ayant également utilisé des moustiquaires ont vraisemblablement bénéficié d'une protection supérieure à 90 % contre les épisodes de paludisme au cours de l'étude. Cela montre à quel point il est important de garantir l'accès à des outils multiples de prévention du paludisme pour réduire l'énorme fardeau que représentent le paludisme et les décès liés à cette maladie dans ces régions de transmission fortement saisonnière. »

 

Le professeur Jean-Bosco Ouedraogo, de l'Institut des sciences et techniques, titulaire d’un doctorat et membre de l'équipe de recherche lui aussi, a déclaré : « Il est tout à fait enthousiasmant de savoir que nos recherches pourraient bénéficier à la santé de millions d'enfants exposés à un risque élevé de paludisme dans des pays comme le Burkina Faso et le Mali. Le défi consiste désormais à déterminer la meilleure façon d'administrer la combinaison vaccin-médicament et à suivre ces enfants fortement protégés lorsqu'ils grandissent. »

 

À la lumière de ce que l'on sait déjà sur le risque de « rebond » du paludisme après l'arrêt de la prévention, les enfants de l'étude qui ont reçu la CPS et/ou le vaccin sont actuellement suivis pendant encore deux ans. Ce suivi supplémentaire permettra de déterminer combien de temps dure la protection, et dans quelle mesure le niveau élevé de protection contre le paludisme fourni par l'association de la CPS et de la vaccination saisonnière avec le RTS,S a porté atteinte à l'acquisition de l’immunité naturelle chez les enfants de l'étude, en réduisant le nombre d'infections subies au cours de leurs premières années. La CPS n'est actuellement pas administrée aux enfants de plus de 5 ans dans la plupart des pays où elle est déployée.

 

Les résultats nouvellement publiés sont issus d'une extension de deux ans de l'étude de phase III lancée au Burkina Faso et au Mali en 2017. L'extension a commencé en avril 2020, avec la réinscription de 5 048 (94 %) des 5 433 enfants qui avaient terminé le suivi initial sur trois ans.

 

Sur l'ensemble des cinq années, l'efficacité protectrice de l'association RTS,S-CPS a été très similaire à celle observée au cours des trois premières années. L'efficacité protectrice de l'association dépassait de 57,7 % celle de la CPS seule, et de 59 % celle du RTS,S seul. Les chiffres équivalents pour les trois premières années de l'étude étaient respectivement de 62,8 % et 59,6 %. (L'efficacité protectrice de chaque intervention administrée seule n'a pas pu être évaluée, car tous les enfants participant à l'étude ont reçu l'une des interventions ou les deux ; aucun groupe d'enfants n'a reçu aucune des deux interventions).

 

Par rapport à la CPS seule, la combinaison RTS,S-CPS a réduit des deux tiers les admissions hospitalières pour paludisme grave selon la définition de l'OMS (66,8 %), ainsi que l'anémie palustre (65,9 %), les transfusions sanguines (68,1 %) et les décès dus au paludisme (66,8 %).

 

Le professeur Alassane Dicko, du Centre de recherche et de formation sur le paludisme, chercheur principal du projet au Mali et responsable de l’Unité de recherche clinique de Bougouni-Ouelessebougou, a affirmé : « Notre étude a montré que l'administration saisonnière du vaccin RTS,S chaque année réduit considérablement l’incidence du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans, les plus touchés par cette maladie. La mise en œuvre rapide de ce nouvel outil supplémentaire est indispensable pour réduire l'énorme fardeau que représente le paludisme chez les enfants dans nos pays. »

 

La CPS, qui consiste à administrer des médicaments antipaludiques (sulfadoxine-pyriméthamine et amodiaquine) aux jeunes enfants à quatre ou cinq reprises pendant la saison des pluies, lorsque la transmission du paludisme atteint son pic, est très efficace pour prévenir la maladie et a été recommandée par l'OMS en 2012 pour une utilisation dans les zones où la transmission est fortement saisonnière.

 

La poursuite des tests sur un sous-ensemble d'enfants de l'étude a montré que les médicaments actuellement utilisés pour la CPS restent efficaces dans les zones étudiées. Toutefois, les auteurs de l'étude ont conclu que la vaccination saisonnière avec le RTS,S pourrait être une solution potentielle, si la résistance aux médicaments augmente et aucune alternative n'est disponible.

 

L'étude a bénéficié du fait que l'efficacité du RTS,S est la plus élevée dans les mois suivant immédiatement la vaccination, avec un taux d'environ 70 %. Dans cette étude, la série primaire de trois doses de vaccin, administrées à un mois d'intervalle à l'approche de la saison des pluies, s'est avérée avoir une efficacité protectrice contre la forme clinique de paludisme similaire à celle de quatre séries de CPS. L'efficacité de l'intervention combinée contre la forme clinique de paludisme était plus élevée dans les quelques mois suivant la série primaire de vaccination qu'après les doses de rappel, mais l'efficacité a été confirmée pour chaque année de l'étude.

 

Il n’y a eu aucun problème d’innocuité constaté après l'administration de plusieurs doses annuelles de rappel du RTS,S, certains enfants ayant reçu quatre doses de rappel saisonnières après la série initiale de trois doses.

 

« Les résultats de cette étude arrivent à un moment crucial », a déclaré Mary Hamel, docteure en médecine, responsable technique principale à l'Unité de recherche sur le développement des produits de l'OMS et chef d'équipe pour les vaccins antipaludiques. « Près de la moitié des décès infantiles dus au paludisme se produisent chez des enfants vivant dans des zones de transmission très saisonnière. Ces données montrent la réduction remarquable du paludisme que l'on peut obtenir en associant stratégiquement le vaccin à d'autres interventions efficaces, et la possibilité de sauver de nombreuses jeunes vies. »

 

Mark Palmer, titulaire d’un doctorat et directeur des relations internationales au Conseil de la recherche médicale du Royaume-Uni, qui a cofinancé l'étude, a déclaré : « Il est passionnant de voir le potentiel de réduction significative des cas de paludisme et des décès chez les enfants de moins de 5 ans démontré par cette étude historique. Ces preuves cruciales élargissent la gamme des outils disponibles pour lutter contre cette maladie à l'avenir. »

 

« Les résultats de cette étude doivent être une source d'espoir pour les familles vivant dans ces régions fortement impaludées » a déclaré Ashley Birkett, titulaire d’un doctorat et responsable mondial des vaccins et des produits biologiques antipaludiques chez PATH. « Mais ils représentent également un défi pour les organismes de régulation, les décideurs politiques et les bailleurs de fonds : comment s'assurer que ces interventions vitales sont disponibles et accessibles pour tous ceux qui en ont besoin ? Aucun enfant ne devrait mourir du paludisme ou voir son potentiel limité par des infections palustres répétées. »

 

Thomas Breuer, docteur en médecine et chef de la santé mondiale de GSK, a dit : « Une fois de plus, le vaccin antipaludique RTS,S écrit une page de l'histoire scientifique. Chez GSK, nous sommes enthousiasmés par ces nouveaux résultats, qui sont le fruit d'une collaboration continue entre des scientifiques du monde entier, y compris d'Afrique, et des organisations telles que PATH. Nous notons avec satisfaction le potentiel de ce vaccin pour améliorer la protection des enfants contre paludisme, tout en ouvrant la voie à de nouveaux vaccins contre le paludisme à l’avenir. Nous restons pleinement engagés en faveur du déploiement de cet important vaccin en Afrique ».

 

« Nous savons que l'administration saisonnière d'un vaccin représente un défi pour les services de vaccination », a déclaré le professeur Daniel Chandramohan, titulaire d’un doctorat et membre de l'équipe de recherche de la LSHTM. « Non seulement des ressources supplémentaires sont nécessaires pour déterminer la meilleure façon d'administrer des vaccins dans des contextes de transmission fortement saisonnière ; mais nous devons également comprendre les obstacles à la mise en œuvre de cette approche et déterminer s'ils peuvent être surmontés. »

 

« Environ 45 millions d'enfants ont bénéficié de la CPS en 2021 », a déclaré le professeur Greenwood. « Pourtant, le paludisme continue de tuer des dizaines de milliers d'enfants chaque année dans les régions où la CPS est utilisée, tandis que beaucoup d'autres sont hospitalisés. Cette étude montre ce qu'il est possible de réaliser lorsque tous les outils disponibles sont mis à contribution, même si des outils et des approches nouveaux et améliorés restent nécessaires si nous voulons éradiquer complètement le paludisme. »

 

- FIN -

 

À propos de la London School of Hygiene & Tropical Medicine

La London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM) est un centre de premier plan au niveau mondial pour la recherche, les études de troisième cycle et la formation continue en santé publique et mondiale. La LSHTM a une forte présence internationale, avec plus de 3 500 employés et 4 000 étudiants travaillant au Royaume-Uni et dans des pays du monde entier, et un revenu annuel pour la recherche s’élevant à 180 millions de £. La LSHTM, l'un des établissements de recherche les mieux notés du Royaume-Uni, est en partenariat avec deux unités du Conseil de recherche médicale en Gambie et en Ouganda. Pour en savoir plus : https://www.lshtm.ac.uk/.

 

À propos de l'Institut des sciences et techniques

L'Institut des sciences et techniques (INSTech) est un organisme privé d'enseignement supérieur et de recherche basé à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso. Sa structure dédiée aux essais de médicaments et de vaccins, les services de recherche clinique dans le district sanitaire de Dandé, travaille en étroite collaboration avec l'hôpital de district et les quatre centres de santé de la commune. L’INSTech dispose également de trois sites de recherche clinique, situés dans la ville de Bobo et dans des zones rurales proches de son siège. Pour en savoir plus, consultez le site http://instech-bobo.bf.

 

À propos de l'Institut de Recherche en Sciences de la Santé

L'Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) est l'une des quatre divisions techniques du CNRST (Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique), rattachée au Ministère de la Recherche et de l'Innovation du Burkina Faso et travaillant en étroite collaboration avec le Ministère de la Santé sur les priorités de santé publique. Les objectifs généraux de l'IRSS sont les suivants : (1) rechercher des solutions aux problèmes de santé par la recherche ; (2) coordonner les recherches liées à la santé au Burkina Faso ; et (3) diffuser les résultats de la recherche. L'IRSS-DRO (Direction Régionale de L’Ouest) possède une vaste expérience dans la recherche sur le paludisme et sur la lutte antivectorielle, travaillant en collaboration avec le Centre Muraz, et a été à l'avant-garde de la mise en œuvre de la CPS au Burkina Faso, au cours des dernières années.

 

À propos du Centre de recherche et de formation sur le paludisme

Le Centre de recherche et de formation sur le paludisme (MRTC – Malaria Research and Training Center) a été créé en 1992 par le gouvernement du Mali au sein de la Faculté de médecine et de pharmacie de l'Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako. Le Centre mène des activités de recherche et de formation sur un large éventail de questions liées au paludisme, dans le but de développer et de tester des stratégies appropriées pour le contrôle et l'élimination de cette maladie. Pour ce faire, le MRTC travaille avec un réseau de partenaires en Afrique, en Europe et aux États-Unis. Le Centre est organisé en plusieurs unités de recherche, dont l'Unité de recherche clinique de Bougouni-Ouelessebougou, où le présent essai a été mené. Pour en savoir plus, consultez les sites http://www.usttb.edu.ml et https://www.mrtc-parasito.org/fr.

 

À propos de PATH

PATH est une organisation mondiale à but non lucratif vouée à la réalisation de l'équité en matière de santé. Avec plus de 40 ans d'expérience dans l'établissement de partenariats multisectoriels et avec une expérience dans les domaines de la science, de l'économie, de la technologie, du plaidoyer et de dizaines d'autres spécialités, PATH développe et étend des solutions innovantes aux défis de santé les plus urgents au monde. Pour en savoir plus, consultez le site www.path.org. Pour plus d’informations sur les efforts de PATH en matière de vaccins contre le paludisme, consultez le site www.malariavaccine.org.

 

L'essai a été financé par le mécanisme Joint Global Health Trials du Royaume-Uni (département de la Santé et de la Protection sociale, Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement, Fonds de recherche sur les défis mondiaux, Conseil de la recherche médicale et Wellcome Trust), avec le numéro de subvention MR/V005642/1. Cette bourse financée par le Royaume-Uni fait partie du deuxième programme de Partenariat Europe-pays en développement pour les essais cliniques, soutenu par l'Union européenne. L'essai a également été financé par le Centre pour l’innovation et l’accès aux vaccins de PATH, dans le cadre d’une subvention octroyée à PATH (INV-007217) par la Fondation Bill & Melinda Gates. Le vaccin RTS,S/AS01E a été donné par GSK.

 

Publication : Dicko A, Ouedraogo J-B, Zongo I, et al. Seasonal vaccination with RTS,S/AS01E vaccine with or without seasonal malaria chemoprevention in children until they reach five years of age in Burkina Faso and Mali: a double-blind, randomised controlled phase 3 trial. The Lancet Infectious Diseases. 2023.


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