image: Pour le professeur Mathieu Lapointe, du Département de génie de la construction, à l’École de technologie supérieure (ÉTS), il est possible de traiter certaines eaux usées – qui ne le sont pas actuellement – par des méthodes in situ, plus durables et abordables, et ce, partout sur la planète. view more
Credit: ETS
Les activités humaines ont un impact notable sur les eaux naturelles, la biodiversité aquatique et la qualité des ressources en eau potable. Pour le professeur Mathieu Lapointe, du Département de génie de la construction, à l’École de technologie supérieure (ÉTS), il est possible de traiter certaines eaux usées – qui ne le sont pas actuellement – par des méthodes in situ, plus durables et abordables, et ce, partout sur la planète.
Selon une étude réalisée par le professeur Lapointe et publiée dans la revue Nature, le taux de rejet dans l’environnement de certaines eaux non traitées – c’est-à-dire les eaux de ruissellement des milieux urbain et rural ainsi que celles générées par les industries – varie d’un pays à l’autre. Les pays affichant des revenus plus faibles ont tendance à en rejeter davantage que les mieux nantis. Plus concrètement, le taux de traitement des eaux usées varie de 4 % à 95 %, selon les pays.
Or, les usines de traitement des eaux sont coûteuses, en plus d’être énergivores. Par ailleurs, elles ne résolvent pas les problèmes liés à l’imperméabilisation des villes ni aux pluies excédentaires et erratiques découlant des changements climatiques. Qui plus est, les eaux de ruissellement agricole et urbaine sont souvent considérées comme n’étant pas suffisamment contaminées pour justifier le coût de leur traitement par des usines conventionnelles. Par conséquent, elles ne sont pas traitées même si elles contaminent les écosystèmes aquatiques.
Le professeur préconise donc des solutions passives, modulables, très peu coûteuses et décentralisées aptes à retenir certains contaminants. Au nombre de celles-ci, des cellules de bio-rétention, des systèmes d’agrégation-décantation ou des zones d’infiltration avec des sols fonctionnalisés. Il propose aussi de miser davantage sur les « services écosystémiques passifs », notamment les micro-organismes, l’oxydation, la photo-dégradation et l’inactivation, pour ne nommer que ceux-ci.
« Afin de traiter certaines eaux qui ne le sont pas actuellement pour des raisons techno-économiques – notamment les eaux de ruissellement –, les autorités gouvernementales et les organismes de défense de l’environnement auraient tout intérêt à promouvoir les systèmes passifs, qui peuvent être combinés ou intégrés à nos procédés plus classiques pour collecter et traiter les eaux usées.
Bien que des études plus approfondies devront être réalisées afin de mieux évaluer les avantages et les coûts-bénéfices de cette solution qui conjugue la technique aux méthodes passives, le professeur Lapointe se dit optimiste quant à la viabilité de cette solution.
Il semble que ses pairs et l’industrie de l’eau soient d’accord avec lui! Son étude a fait l’objet d’une publication dans Nature (Water), la revue savante la plus réputée mondialement pour les questions traitant de l’eau.
Journal
Nature Water
Method of Research
Commentary/editorial
Subject of Research
Not applicable
Article Title
Passive ecosystem services, juxtaposed with engineered processes, can democratize wastewater treatment
Article Publication Date
6-Apr-2023