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Les cellules du foie contrôlent notre horloge biologique

Peer-Reviewed Publication

CNRS

Les cellules du foie contrôlent notre horloge biologique

image: Le modèle de souris « humanisée » reçoit des cellules de foie provenant de souris normales (animaux contrôles) ou bien des cellules de foie humaines (souris humanisées). La présence de cellules de foie humaines conduit à une modification de l’horloge circadienne du foie, du muscle et affecte l’horloge centrale (le noyau suprachiasmatique, SCN) ce qui se traduit par une avance de phase « décalage des rythmes circadiens » chez l’animal humanisé qui voit son métabolisme et ses comportements avancés de quelques heures. view more 

Credit: © Luquet et al./ Science Advances

L’horloge biologique, ou circadienne, permet aux organismes de régler leur activité en fonction du cycle journalier. Elle repose sur l’action d’une horloge centrale, représentée par un groupe de cellules cérébrales, le noyau suprachiasmatique, qui synchronise les horloges circadiennes de tous les organes, appelées horloges périphériques. Jusqu’à présent, la synchronisation du cycle circadien chez les mammifères était vue comme un mécanisme à sens unique, sous le contrôle exclusif des noyaux suprachiasmatiques vers les horloges périphériques.

Cependant, des scientifiques du CNRS, d’Université Paris Cité1 et de l’Université de Queensland2, dans le cadre d’un projet collaboratif Européen3, viennent de montrer que le foie exerce aussi une influence sur les horloges périphériques. En étudiant une lignée de souris chimériques dont le foie est composé d’hépatocytes humains, ils ont en effet observé que ces animaux habituellement nocturnes présentaient un décalage de deux heures dans leur cycle journalier.

Les souris s’activaient et commençaient à se nourrir deux heures avant la tombée de la nuit : elles étaient devenues en partie diurnes. Pour les chercheurs et chercheuses, ce décalage serait le résultat d’une prise de contrôle de l’horloge centrale de la souris par les cellules de foie humain présentes chez ce modèle animal chimérique. Elles seraient ainsi capables d’affecter les horloges périphériques des différents organes.

Ces résultats suggèrent qu’une modification des rythmes du foie, par exemple lors de pathologies hépatiques telles que la cirrhose, pourrait affecter l’action de synchronisation de l’horloge centrale. Cela pourrait affecter à son tour l’ensemble de la physiologie circadienne, y compris le cycle veille/sommeil, et contribuer notamment à l’apparition de pathologies métaboliques. Cette découverte sous-tend également qu’une restauration des cycles perturbés du foie pourraient avoir des bénéfices sur tout l’organisme. Les mécanismes hormonaux ou nerveux de ce dialogue entre cerveau, foie et horloge circadienne restent néanmoins à identifier.

Notes

1 - Au sein de l’Unité biologie fonctionnelle et adaptative (CNRS/Inserm/Université Paris Cité)  
2 - Institute for Molecular Bioscience, The University of Queensland, Australie

3 - Étude menée dans le cadre du consortium Européen Health and the Understanding of Metabolism, Aging and Nutrition (EU- HUMAN)


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