Philadelphie, le 8 décembre 2022 – Une étude pilote de trois mois sur des patients souffrant d’hypertension artérielle, parue dans le Journal canadien de cardiologie, et publiée par Elsevier, démontre que l’addition du yoga à un programme d’entraînement régulier favorise la santé et le risque cardiovasculaires et s’avère plus efficace que les exercices d’étirement. L’incorporation du yoga a réduit la pression artérielle systolique et la fréquence cardiaque au repos et a amélioré le risque cardiovasculaire à dix ans.
Le yoga fait partie des pratiques spirituelles et physiques de millions de personnes dans le monde. Les recherches se multiplient à ce sujet, alors que cette forme d’exercice se généralise rapidement. Il s’agit d’une activité à multiples facettes qui améliore positivement la santé et le bien-être cardiovasculaires. Toutefois, les exercices physiques comme les étirements et les composantes physiques du yoga diffèrent significativement, en dépit de plusieurs similitudes.
« Cette étude pilote visait à déterminer si l’ajout du yoga à un programme d’entraînement régulier réduit le risque cardiovasculaire », explique le chercheur principal, le Dr Paul Poirier, MD, PhD, de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec - Université Laval et de la Faculté de pharmacie de l’Université Laval, à Québec, Canada. « D’après ce que l’on sait, les interventions de yoga et d’exercice permettent d’obtenir des résultats cardiovasculaires égaux ou supérieurs. Néanmoins, il existe une variabilité considérable entre les types de yoga, leurs composantes, leur fréquence, la durée des séances, leur période et leur intensité. Une approche scientifique rigoureuse a permis de recenser les bénéfices du yoga sur les facteurs de risque cardiovasculaire et les façons d’intégrer cette pratique dans un cadre de soins de santé comme un programme de prévention primaire. »
Les chercheurs ont recruté 60 personnes ayant préalablement reçu un diagnostic d’hypertension artérielle et de syndrome métabolique dans un programme d’entraînement physique. Durant les trois mois de cette intervention, les participants, répartis en deux groupes, ont pratiqué 15 minutes de yoga ou d’étirements structurés, en plus de 30 minutes d’exercices aérobies 5 fois par semaine. La pression artérielle, l’anthropométrie, la protéine C-réactive à haute sensibilité (CRP-hs), les taux de glucose et de lipides ainsi que les scores de risque de Framingham et de Reynolds ont été mesurés. Au départ, les groupes ne présentaient pas de différences en ce qui concerne l’âge, le sexe, le tabagisme, l’indice de masse corporelle (IMC), la pression artérielle systolique et diastolique au repos, la fréquence cardiaque et la pression différentielle au repos.
Après 3 mois, on a constaté une diminution de la pression artérielle systolique et diastolique au repos, de la pression artérielle moyenne et de la fréquence cardiaque dans les deux groupes. Cependant, dans le groupe pratiquant le yoga, la pression artérielle systolique a été réduite de 10 contre 4 mmHg dans celui des étirements. Le yoga a également réduit la fréquence cardiaque au repos et le risque cardiovasculaire à 10 ans, évalué à l’aide du score de risque de Reynolds.
Le bénéfice du yoga a été démontré pour les patients hypertendus, mais on ne s’explique pas complètement le mécanisme exact qui sous-tend cet effet positif. Cette étude pilote randomisée laisse penser que ses avantages ne sont pas simplement attribuables aux seuls étirements.
« Cette étude confirme l’existence d’une option thérapeutique non pharmacologique supplémentaire pour la réduction du risque cardiovasculaire et la prise en charge de la pression artérielle chez les patients hypertendus, dans le cadre d’un programme d’exercices de prévention primaire », fait remarquer le Dr Poirier. « Selon les observations tirées de plusieurs études, nous recommandons aux patients d’essayer l’exercice et d’évacuer le stress pour prendre en charge l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires sous la forme qui leur convient le mieux. Notre étude démontre l’efficacité des pratiques structurées du yoga comme complément plus sain à l’exercice aérobie que les simples étirements musculaires. »
Journal
Canadian Journal of Cardiology
Method of Research
Experimental study
Subject of Research
People
Article Title
Impact of Yoga on Global Cardiovascular Risk as an Add-on to a Regular Exercise Regimen in Patients with Hypertension
Article Publication Date
8-Dec-2022