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Îles Tonga : un algorithme sismique révèle l’ampleur de l’éruption de janvier 2022

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CNRS

Enregistrements sismiques de l'éruption volcanique du Hunga Tonga

image: Enregistrements de l’éruption du volcan Hunga Tonga par des stations du réseau sismologique global. La première « salve » correspond à l’enregistrement d’ondes sismiques de surface (P et Rayleigh) et les oscillations plus tardives aux ondes acoustiques se propageant dans l’air (air waves). view more 

Credit: © Piero Poli

Le 15 janvier dernier, l’explosion d’un volcan sous-marin de l’archipel des Tonga détruisait 90 % de l’île inhabitée de Hunga Tonga Ha'apai et formait un panache de cendres atteignant la moitié de la taille de la France. Elle a aussi généré une onde de choc atmosphérique qui a fait plusieurs fois le tour de la Terre, et de manière plus classique, des ondes sismiques enregistrées par l’ensemble des stations de surveillance réparties à la surface du globe. C’est en analysant ces dernières que deux chercheurs du CNRS1 ont conçu un algorithme permettant de détecter et localiser quasiment en temps réel une explosion volcanique et, en utilisant des équations décrivant les éruptions explosives, d’évaluer son ampleur. Jusqu’alors, cette évaluation nécessitait un travail de terrain et plusieurs semaines ou mois car il fallait estimer le volume de cendres et de laves produites. Les auteurs montrent que l’explosion du Hunga Tonga a éjecté un volume de l’ordre de 10 km3 ce qui en fait la plus forte éruption explosive survenue au 21e siècle, de force équivalente à celle de l’éruption dévastatrice du Pinatubo (Philippines) en 1991. Cette méthode devrait permettre d’étudier plus facilement les grandes éruptions explosives se produisant dans de zones reculées. Sa réactivité, de l’ordre de l’heure, pourrait aider à anticiper les zones touchées par les cendres, qui peuvent perturber les activités humaines au sol et dans les airs. Cette étude, publiée le 20 avril 2022 dans Geophysical Research Letters, a bénéficié de deux bourses ERC, Monifaults (Starting grant) et Seismaze (Advanced grant).

1 Travaillant à l’Institut des sciences de la Terre (CNRS/Université Grenoble Alpes/IRD/Université Savoie Mont Blanc).


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