Le physicien Paul Corkum est l’un des récipiendaires du prestigieux Prix Wolf de physique; il rejoint ainsi le regretté Stephen Hawking et d’autres scientifiques de renom qui ont remporté ce prix par le passé. Le professeur éminent de l’Université d’Ottawa, agent de recherches principal du Conseil national de recherches du Canada et codirecteur du Centre conjoint de photonique extrême CNRC-uOttawa partage cet honneur avec deux collègues européens, Ferenc Krausz et Anne L’Huillier.
Le Prix Wolf, dont la gagnante et les gagnants ont été annoncés aujourd’hui par le président d’Israël, Isaac Herzog, récompense « des scientifiques et des artistes du monde entier pour leurs réalisations dans l’intérêt de l’humanité et des relations pacifiques entre les peuples, sans égard à leur nationalité, à leur race, à la couleur de leur peau, à leur religion, à leur genre ou à leurs opinions politiques ». En physique et en chimie, on considère généralement ce prix comme le plus important après le Prix Nobel.
Le professeur Corkum doit sa nomination à son rôle de pionnier dans le domaine de l’attoseconde (un milliardième de milliardième de seconde). De concert avec Ferenc Krausz, il a été le premier à réussir la production d’impulsions de lumière de 650 attosecondes, si rapides et si puissantes qu’elles permettent aux scientifiques de capter le mouvement de particules subatomiques et d’observer les réactions moléculaires en temps réel.
Ses recherches ont permis d’obtenir la première image expérimentale d’orbitale moléculaire, ainsi que la première image espace-temps d’une impulsion attoseconde. Son objectif ultime est d’arriver à diriger le mouvement des électrons, ce qui pourrait révolutionner l’informatique, le génie et la médecine, entre autres disciplines. La science de l’attoseconde pourrait, par exemple, nous aider à mieux comprendre les effets thérapeutiques des médicaments ainsi que les mécanismes de dégradation et de réparation de l’ADN. Elle pourrait aussi rendre l’électronique et les technologies de l’information basée sur l’électron beaucoup plus rapides.
« L’idée derrière la science de l’attoseconde, explique le professeur Corkum, c’est d’utiliser la lumière laser pour contrôler les électrons des atomes, des molécules ou des solides et créer avec eux une nouvelle lumière aux propriétés uniques. »
« Le rôle de Paul Corkum en tant que découvreur de la science de l’attoseconde représente l’une des percées les plus importantes en physique des dernières décennies », affirme Sylvain Charbonneau, vice-recteur à la recherche et à l’innovation. L’Université d’Ottawa est immensément fière de la reconnaissance mondiale qu’il continue de recevoir et le félicite pour cette remarquable distinction. »
Paul Corkum s’est vu attribuer une longue liste de prix ici comme à l’étranger pour ses réalisations d’avant-garde, notamment la médaille royale de la Royal Society, la Médaille Isaac-Newton de l’Institute of Physics du Royaume-Uni, la Médaille d’or Lomonosov 2015 de l’Académie des sciences de Russie, le prix Harvey de l’Institut israélien de technologie, le Prix international du roi Fayçal en sciences et la Médaille d’or Gerhard-Herzberg du Canada en sciences et en génie.
Pour informations :
Isabelle Mailloux
Université d’Ottawa