Montréal, le 7 juin 2016 Cest notoire : les grands projets dinfrastructures de transport routier excèdent souvent budget et échéance. Pensez au « Big Dig », cet important axe autoroutier souterrain à Boston : il a exigé huit années et des milliards de plus que prévu!
Heureusement, les initiatives du genre notamment le remplacement de léchangeur Turcot à Montréal nauront plus à connaître de telles vicissitudes. En effet, une nouvelle méthode de modélisation, mise au point par des chercheurs de Concordia à Montréal et décrite dans la revue Automation in Construction, facilite latteinte des objectifs financier et temporel liés aux grands chantiers.
« La planification de tels travaux de reconstruction requiert une parfaite coordination quant au déroulement des opérations. En effet, un retard qui se produit dans un segment risque de se répercuter sur lavancement des travaux dans un autre segment. En fin de compte, cest tout le projet qui est décalé, ce qui entraîne le dépassement des coûts. Grâce aux méthodes mathématiques que nous avons élaborées, les entrepreneurs pourront mieux analyser léchéancier des travaux et ainsi éliminer les risques de retard », explique Amin Hammad, professeur à lInstitut dingénierie des systèmes dinformation de lUniversité Concordia et auteur principal de létude.
La reconstruction de routes très achalandées sinscrit dans un processus dune extrême complexité, à commencer par lobligation de maintenir laccès à laxe de circulation. Il en va ainsi du plus grand projet autoroutier de lhistoire du Québec : la transformation de léchangeur Turcot, qui est assortie dun budget denviron quatre milliards de dollars.
Il ne saurait être question de démolir le nud autoroutier, puis den construire un nouveau par la suite. Il faut plutôt planifier la migration graduelle du trafic automobile de chaque segment routier existant à la voie qui le remplace.
« Afin que de tels projets soient fructueux, il est essentiel de coordonner simultanément le débit routier et les activités de démolition et de construction, précise le professeur Hammad. Pour cette raison, notre nouvelle méthode de modélisation privilégie une approche quadridimensionnelle ou "4D". De fait, elle ajoute à lanalyse des trois axes habituels le facteur temps. Ainsi, elle permet dune part de maintenir la circulation pendant les travaux et dautre part dordonnancer la transition entre anciens et nouveaux segments. »
La méthode intègre des techniques de simulation stochastique, une première dans le domaine. Recourant à des algorithmes afin de prévoir les éléments aléatoires, elle fournit des rendus tridimensionnels du projet de construction autoroutière et produit des modèles 4D. Ceux-ci servent à déceler les problèmes de planification et à y remédier, de même quà déterminer lordonnancement séquentiel optimal de la démolition et de la construction de chaque segment de voie surélevée.
« En définitive, notre invention permettra aux décideurs de mieux planifier les travaux de démolition et de construction, conclut M. Hammad. Dès lors, ils éviteront les obstacles susceptibles de retarder le projet et den accroître le coût. »
Pour les Montréalais, qui devront composer jusquen 2020 si tout va bien avec les embouteillages provoqués par la reconstruction de léchangeur Turcot, cette avancée pourrait représenter une économie considérable de temps et dargent.
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Liens connexes
Étude citée : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0926580515001983
Amin Hammad : http://explore.concordia.ca/amin-hammad
Institut dingénierie des systèmes dinformation de lUniversité Concordia : http://www.concordia.ca/encs/info-systems-eng.html
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Cléa Desjardins
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Journal
Automation in Construction