Dans la nature, certaines espèces savent réguler le cycle des nutriments du sol ainsi que la diversité et la dynamique de la végétation. Une équipe décologues et dagronomes* dirigée par Thierry Dutoit, chercheur du CNRS a lInstitut méditerranéen de biodiversité et d'écologie marine et continentale (CNRS/Avignon Université/IRD/Aix-Marseille Université) ont étudié limpact de la fourmi moissonneuse Messor barbarus sur des pelouses sèches méditerranéennes dans la plaine de la Crau. Létude montre que ces invertébrés accélérèrent la résilience des communautés végétales dans ces prairies dégradées en facilitant leur rétablissement. Sur une période de 5 à 10 ans, la fourmi a en effet amélioré la fertilité des sols, assuré le transport, la redistribution et le stockage de graines et aussi augmenté de manière significative la biomasse végétale à côté de ses nids. Ces travaux parus en ligne dans la revue Biological Conservation le 15 avril 2020 démontrent le rôle clé potentiel des fourmis en tant qu'ingénieurs écologiques pour la conservation et la restauration des pelouses sèches méditerranéennes à moyen terme.
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*- Ont également participé à ces recherches des chercheurs et chercheuses du laboratoire « Biodiversité, agroécologie et aménagement du paysage » (Inrae/Agrocampus Ouest/École supérieure d'agricultures) et de lInstitut de recherche de la Tour du Valat
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Biological Conservation