La publication, issue de cinq années de recherche dans le cadre du projet SPHERE sur la productivité scientifique, recueille les progrès en matière de renforcement des capacités scientifiques, de développement régional depuis 1900, ainsi que de productivité scientifique, surtout dans les domaines des sciences, de la technologie, du génie et des mathématiques, y compris la santé, connus sous lacronyme STEM+.
Des changements globaux et le centre de gravité
La production scientifique a connu des déplacements régionaux considérables au 20e siècle. Au début du siècle, ce sont des régions comme l'Europe occidentale et l'Amérique du Nord qui contribuent le plus au développement de la science. Le noyau dur de la production scientifique s'est déplacé des pays européens vers les États-Unis au début du 20e siècle, où l'enseignement supérieur et la recherche se sont rapidement développés grâce à des fonds privés et publics. Dans les dernières décennies, les investissements et le soutien massifs dans des pays comme le Japon, la Chine, la Corée du Sud et Taïwan a entraîné une croissance explosive des compétences et de la production scientifique en Asie de lEst. LEurope et lAmérique du Nord restent des acteurs essentiels dans le domaine scientifique, grâce à des institutions considérées comme des exemples à suivre. De fait, lEurope reste le centre de gravité mondial de la production scientifique.
Le succès de luniversité de recherche
Au cours du siècle dernier, la demande denseignement supérieur na cessé daugmenter à travers le monde. Cette demande a poussé les pays à investir dans lenseignement supérieur, dans les sciences (particulièrement dans les domaines STEM+) et à mettre en place des collaborations. Cela sest traduit par un renforcement des infrastructures et une augmentation du nombre de chercheurs et de la production scientifique. Parmi les autres formes dorganisation (instituts de recherche, organismes gouvernementaux, entreprises privées et hôpitaux), les universités de recherche restent le moteur de la croissance mondiale de la production scientifique. Ces organisations sont les principales sources de la recherche fondamentale, qui représente à son tour lessentiel des publications et de la production scientifique. Malgré les crises économiques et les conflits, la production scientifique dans les domaines STEM+ a régulièrement augmenté depuis le début du siècle.
Les réseaux, base de la concurrence et de la coopération
En raison de linternationalisation systématique, et dans le cas de lEurope, de leuropéanisation, les auteurs du livre observent une concurrence mondiale croissante, en particulier entre les régions dominantes dans la production scientifique (Amérique du Nord, Europe et Asie de lEst). Pourtant, ils remarquent en même temps une augmentation significative des collaborations internationales, facilitées par les technologies de la communication et des voyages internationaux plus accessibles.
Le 9 novembre 2017, « The century of science: The global triumph of the research university » a reçu le prix « Significant Research on International Higher Education » (« prix pour la recherche majeure sur lenseignement supérieur international ») par lAssociation américaine pour létude de lenseignement supérieur (Association for the Study of Higher Education, ASHE).
Au cur de la Grande Région
Ce sujet est également abordé dans larticle scientifique intitulé « Science Production in Germany, France, Belgium, and Luxembourg: Comparing the Contributions of Research Universities and Institutes to Science, Technology, Engineering, Mathematics, and Health ». Deux chercheurs de lUniversité du Luxembourg, Justin J.W. Powell et Jennifer Dusdal, y analysent le développement des universités et des instituts de recherche en France, en Belgique, en Allemagne et au Luxembourg. Bien que ces pays aient des politiques différentes en matière de R & D, denseignement supérieur et de dispositifs de recherche, la recherche universitaire constitue la principale structure organisationnelle de la production scientifique. Malgré leur part relativement modeste dans le financement de ces recherches, les universités demeurent les principaux auteurs des publications STEM+. Le volume des publications scientifiques dans ces quatre pays a connu une augmentation considérable surtout depuis 1970.
###