image: These killer whales may appear healthy, but a new study has found extremely high levels of PCB contamination in some of the whales. There was a 300-fold difference between the levels of PCBs among the most contaminated orcas compared to the least contaminated ones. The variation was mainly due to their eating habits. view more
Credit: Filipa Samarra - Icelandic Orca Project
Une étude récente menée par lUniversité McGill fait état de concentrations très élevées de BPCs (biphényles polychlorés) dans la graisse de certaines orques dIslande. Toutefois, il semble que dautres orques de la même population présentent des niveaux de BPCs bien inférieurs. Leur niveau de contamination dépend principalement de leur régime alimentaire.
Les BPCs ont été interdits il y a plusieurs décennies en raison de leurs effets néfastes sur la santé des humains et de la faune. Cela dit, une fois dans lenvironnement, ces produits chimiques industriels se dégradent très lentement, si bien quils continuent de saccumuler dans le corps des mammifères marins.
Les chercheurs ont analysé des échantillons de peau et de graisse prélevés sur 50 orques dIslande et ont constaté des écarts importants dans les concentrations et les profils de contaminants au sein dune même population. On retrouve des concentrations de BPCs en moyenne neuf fois plus élevées dans la graisse des orques ayant une alimentation composée de mammifères marins (comme des phoques ou des marsouins) et de poissons (surtout des harengs) que dans la graisse des individus se nourrissant principalement de poissons. Ces résultats inattendus contredisent les conclusions dune recherche précédente qui avaient révélé des taux de BPCs relativement faibles chez les orques dIslande. Selon les chercheurs, pour évaluer létat des populations dorques, il faudrait désormais tenir compte dun facteur négligé jusquà présent : la variation individuelle des sources de nourriture susceptibles daccroître lexposition aux BPC pour certains individus, et donc les risques pour leur santé.
Dépassement des seuils de toxicité connus
« Les orques sont les prédateurs marins les plus féroces, et comme elles se trouvent tout en haut du réseau alimentaire, elles comptent parmi les animaux les plus contaminés de la planète », explique Melissa McKinney, professeure adjointe au Département des sciences des ressources naturelles de McGill, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les perturbations écologiques et les agresseurs environnementaux et auteure en chef de létude publiée récemment dans Environmental Science and Technology. « Les concentrations de BPC découvertes chez les orques ayant une alimentation mixte dépassent tous les seuils de toxicité connus et risquent fort davoir des répercussions sur leurs systèmes immunitaire et reproducteur. »
« Nous allons maintenant déterminer dans la proportion de mammifères marins intégrée le régime des orques dIslande et dautres régions de lAtlantique Nord », ajoute Anaïs Remili, auteure principale de létude et doctorante au Département des sciences des ressources naturelles de McGill. « Nous allons également répertorier les contaminants trouvés dans des orques à travers locéan Atlantique; nous pourrons ainsi évaluer les risques pour la santé et participer à la protection des orques. »
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Larticle « Individual Prey Specialization Drives PCBs in Icelandic Killer Whales », par Anaïs Remili et coll., a été publié dans Environmental Science and Technology. https://doi.org/10.1021/acs.est.0c08563
La recherche a été financée par le Programme des chaires de recherche du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), la Division de lécotoxicologie et de la santé de la faune dEnvironnement et Changement climatique Canada et la bourse postdoctorale START du Fonds de recherche islandais.
LUniversité McGill
Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, lUniversité McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement denseignement supérieur renommé partout dans le monde, lUniversité McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes détudes et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de lUniversité McGill ont une langue maternelle autre que langlais, et environ 19 % sont francophones.
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Journal
Environmental Science & Technology