News Release

Les sols pourraient devenir une source importante de dioxyde de carbone

Peer-Reviewed Publication

University of Exeter

Si les tendances actuelles d’évolution des occupations des sols se poursuivaient durant le siècle prochain, les sols seraient limités dans leur capacité d’atténuer les effets du changement climatique et deviendraient des sources nettes de dioxyde de carbone (CO2) pour l’atmosphère, alertent des scientifiques.

Ces experts prévoient qu’un quart du carbone organique stocké dans les sols de France pourrait retourner vers l’atmosphère durant le prochain siècle. Les sols pourraient ainsi devenir une source nette de dioxyde de carbone pour l’atmosphère. Actuellement, les sols sont plutôt considérés comme des puits absorbant le CO2, ce qui atténue en partie l’impact du changement climatique d’origine humaine.

Dans leur article publié dans le journal “Scientific Reports” les experts de l’Université d’Exeter (Royaume Uni), de l’INRA et du CERFACS (France) et de l’Université de Leuven (Belgique) montrent que la vitesse et la nature des changements climatiques prédits pour le siècle prochain rendront les sols moins aptes au stockage de carbone, tandis que les changements d’occupation des sols, s’ils poursuivent leur dynamique actuelle, auront une capacité limitée à contrebalancer cette tendance.

Si, comme prédit, les sols s’appauvrissent fortement en carbone, cela aura des conséquences néfastes sur leur capacité de production agricole ainsi que sur celle à stocker l’eau, ce qui pourrait accroître les risques d’érosion et d’inondations.

Les chercheurs ont réalisé ces prédictions pour le 21ème siècle en combinant des modèles d’évolution du carbone et des changements d’occupation avec des prédictions du changement climatique en France. L’étude montre que la plupart des sols subiront de fortes pertes en carbone d’ici 2100. Seules les conversions des terres arables en prairies ou en forêt permettront un stockage relatif en carbone. Toutefois, ces changements sont peu probables sur de vastes surfaces en raison des pressions sur l’utilisation des sols liées à l’expansion urbaine et au besoin de production agricole.

L’auteur principal de l’article, Jeroen Meersmans, de l’University d’Exeter, avertit: “Une diminution des teneurs en CO2 d’origine humaine dans l’atmosphère est cruciale pour éviter une perte future du carbone de nos sols. Cependant, il est essentiel de promouvoir les usages et les modes de gestion qui contribuent au stockage de carbone dans les sols, de façon à mener une stratégie intégrée qui protège les fonctions des sols et qui atténue le changement climatique ».

Dominique Arrouays, de l’INRA, co-auteur de l’article, ajoute: « Nous devrons adopter des stratégies intentionnelles, raisonnées et ciblées en ce qui concerne les usages des sols et les pratiques agricoles si nous voulons optimiser l’atténuation du changement climatique. C’est pourquoi les actions proposées par la France durant la COP21 pour augmenter la séquestration du carbone dans les sols (initiative 4 pour mille) doivent être mises en œuvre le plus rapidement possible ».

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Cette recherche a été menée en collaboration entre des spécialistes du Département de Géographie du Collège des sciences environnementales et du vivant de l’Université d’Exeter, (Royaume Uni), de l’Unité InfoSol de l’INRA d’Orléans (France), des centres CECI et CERFACS du CNRS de Toulouse (France), et du Groupe de Géographie et du Tourisme du Département des Sciences de l’environnement et de la Terre de l’Université de Leuven (Belgique).

Cette recherche a été financée par la Commission Européenne grâce aux bourses de mobilité intra-européennes Marie-Curie (Intra-European Fellowship, (IEF), projet D3DC).

L’article “Future C loss in mid-latitude mineral soils: climate change exceeds land use mitigation potential in France” est publié en accès libre dans le journal Scientific Reports. http://www.nature.com/articles/srep35798


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