News Release

Impact de la violence conjugale sur la santé mentale des femmes

Au-delà des blessures physiques, il faut prévenir les blessures de l'âme

Peer-Reviewed Publication

University of Montreal

Ce communiqué est disponible en anglais.

MONTRÉAL, le 31 mars 2015 - En plus d'en subir les séquelles physiques, les femmes victimes de violence conjugale sont plus à risque de vivre des problèmes de santé mentale, tels que la dépression et des symptômes psychotiques selon une étude qui vient d'être publiée par une équipe de chercheurs de l'Institute of Psychiatry, Psychology and Neuroscience du King's College de Londres en Angleterre, de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM) et de l'Université de Montréal.

« Nous avons évalué l'impact de la violence conjugale sur le risque de vivre des problèmes de santé mentale, en particulier la dépression», déclare Isabelle Ouellet-Morin, première auteure de l'étude et chercheure à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal. « Nous avons également étudié le rôle que pourraient jouer certains facteurs reliés à l'histoire personnelle des victimes, comme les expériences d'abus à l'enfance et la pauvreté économique », explique la professeure à l'École de criminologie de l'Université de Montréal.

Mille cinquante-deux mères ont participé à l'Environmental Risk (E-Risk) Longitudinal Twin Study sur une période de 10 ans. Seules les participantes n'ayant aucun antécédent de dépression ont été considérées pour cette étude. Durant cette décennie, plusieurs entrevues ont été menées afin de déterminer si elles avaient subi des actes de violence de la part de leur conjoint et si elles souffraient de troubles de santé mentale.

Résultats

  • Plus du tiers des femmes ont rapporté avoir été victimes d'acte de violence de la part de leur conjoint (ex. : ont été poussées, frappées avec un objet)

  • Ces femmes ont plus d'antécédents de maltraitance à l'enfance, d'abus de substances illicites, de pauvreté économique, de grossesse précoce et de personnalité antisociale.

  • Elles sont deux fois plus à risque de souffrir de dépression et ce, même lorsque l'impact des abus durant l'enfance est considéré.

  • La violence conjugale n'a pas seulement un impact sur l'humeur, mais également sur d'autres aspects de la santé mentale. Ces femmes sont trois fois plus à risque de développer des symptômes psychotiques qui s'apparentent à ceux observés dans la schizophrénie. Ce risque double pour celles qui ont aussi été victimes de maltraitance durant l'enfance.

« La violence conjugale est inacceptable pour les blessures qu'elle laisse chez les victimes. Nous avons montré que ces blessures sont non seulement physiques mais qu'elles peuvent être également psychologiques, en augmentant notamment le risque de vivre une dépression et des symptômes psychotiques », poursuit Louise Arseneault, chercheure à l'Institute of Psychiatry, Psychology and Neuroscience du King's College de Londres. « Il est important que les professionnels de la santé soient vigilants en regard de la possibilité que les femmes vivant des problèmes de santé mentale soient aussi victimes de violence conjugale et vice versa. Compte-tenu de la prévalence de la dépression chez ces victimes, il est essentiel de prévenir et d'agir. Au-delà des blessures physiques, il ne faut pas oublier les traces psychologiques que peuvent laisser ces gestes », conclut Dr Arseneault.

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Source

Ouellet-Morin1, H. L. Fisher, M. York-Smith2, S. Fincham-Campbell2, T. E. Moffitt2-3 and L. Arseneault2 (2015) Intimate partner violence and new-onset depression: a longitudinal study of women's childhood and adult histories of abuse. Depression and Anxiety.

Cette étude a été financée par le Conseil de recherche médicale d'Angleterre, le Conseil de recherche sociale et économique (Angleterre), l'Institut national américain sur la santé infantile et le développement humain et par l'Institut national de santé mentale (É-U.).

À propos des auteurs

1 Chercheure à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal et professeure à l'École de criminologie de l'Université de Montréal. Elle est chercheure boursière des Instituts de recherche en santé du Canada.

2 Chercheurs affiliés à l'Institute of Psychiatry, Psychology and Neuroscience du King's College de Londres en Angleterre.

3 Professeure au Département de psychologie, neurosciences, psychiatrie et sciences comportementales de l'Institute for Genome Sciences and Policy à l'Université Duke en Caroline du Nord aux États-Unis.


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