Une étude internationale révèle lexistence dun lien entre les connexions du réseau cérébral et latrophie de la matière grise découlant de certains types dépilepsie. Cest une avancée majeure dans la compréhension de la maladie.
Pour les neuroscientifiques, il est de plus en plus manifeste que le connectome du cerveau est aussi important que lanatomie cérébrale dans létude dune maladie. Le connectome une carte des connexions neuronales indique comment les régions du cerveau interagissent et collaborent pour effectuer certaines tâches. Bien que la recherche sur son rôle dans lépilepsie ait progressé dans les dernières années, il reste de nombreuses inconnues.
Léquipe de létude, dirigée par des chercheurs du Neuro (Institut et hôpital neurologiques de Montréal), a analysé les données de 1 021 personnes épileptiques et de 1 564 témoins en bonne santé provenant de 19 endroits dans le monde et tirées dENIGMA, une base de données de neuroimagerie accessibles aux chercheurs en vertu des principes de la science ouverte. Ces données lui ont permis de cartographier latrophie de la matière grise caractéristique de lépilepsie.
Les chercheurs ont ensuite recueilli des données dune autre plateforme, nommée Human Connectome Project, qui contient des données sur le connectome dun grand nombre de gens en bonne santé. Ils ont posé comme hypothèse que latrophie de la matière grise surviendrait plus souvent dans les zones où la connectivité est la plus élevée, appelées « hubs ».
« On sait que les hubs contribuent à la transmission des signaux cérébraux et ont une plasticité et une activité métabolique élevées, ce qui les rend susceptibles dêtre atrophiés par lépilepsie », explique Sara Larivière, première auteure de létude et candidate au doctorat au Neuro.
Léquipe a observé que les zones datrophie importante, chez les patients atteints tant dépilepsie généralisée idiopathique que dépilepsie du lobe temporal, avaient tendance à être des hubs. En poussant ses analyses, elle a réussi à montrer que son modèle pouvait prédire les dommages à la matière grise causés par la maladie au fil du temps.
« Nos résultats provenant de données multisites indiquent que la connectivité cérébrale contribue à leffet de lépilepsie sur toute la structure du cerveau, souligne Boris Bernhardt, chercheur au Neuro et auteur sénior de larticle. Ce sera utile pour comprendre les déficits fonctionnels courants chez les patients et pour suivre lévolution des effets de la maladie. »
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Létude a été publiée dans le journal Sciences Advances le 18 novembre 2020. Elle a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et le Programme des chaires de recherche du Canada.
Le Neuro
Linstitut et hôpital neurologiques de Montréal le Neuro est un chef de file mondial dans les domaines de la recherche sur le cerveau et des soins avancés. Depuis sa création en 1934 par le Dr Wilder Penfield, une sommité en neurochirurgie, il est devenu le plus grand établissement de recherche et de soins cliniques au Canada, et lun des plus grands sur la scène internationale. Conjuguant recherche, soins aux patients et formation des grands esprits de demain, le Neuro est particulièrement bien placé pour améliorer la connaissance et le traitement des affections du système nerveux. En 2016, il est devenu le premier établissement au monde à adopter sans réserve le concept de science ouverte en créant lInstitut de science ouverte Tanenbaum. Établissement de recherche et denseignement de lUniversité McGill, lInstitut neurologique de Montréal sinscrit dans la mission neuroscientifique du Centre universitaire de santé McGill. Pour en savoir plus, consultez le https://www.mcgill.ca/neuro/fr.
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Journal of Mathematical Sciences Advances and Applications