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Quand l’art et la science se rencontrent : le chef-d'œuvre démasqué

Des physiciens dévoilent les secrets camouflés sous la surface de grandes œuvres d'art

Peer-Reviewed Publication

Canadian Science Publishing

Ce communiqué est disponible en anglais.

Les propriétaires de galeries d'art, les collectionneurs privés, les conservateurs-restaurateurs, les musées et les marchands d'œuvres d'art se heurtent à de nombreux problèmes relatifs à la protection et à l'évaluation de leurs collections comme la vérification de l'origine et de l'authenticité, la fabrication de faux, de même que les questions liées à la conservation. De nos jours, on aborde ces problèmes de façon plus précise grâce à l'application de techniques de pointe modernes et non destructives.

Dmitry Gavrilov, doctorant du Département de physique de l'Université de Windsor (Canada) ainsi que le professeur Roman Gr. Maev de l'Institut de recherche en imagerie diagnostique (Windsor [Canada]) et le professeur Darryl Almond de l'Université de Bath (Royaume-Uni) se sont affairés à appliquer des techniques modernes à ce domaine très ancien. L'imagerie infrarouge, la thermographie, la spectroscopie, l'analyse par fluorescence UV et la microscopie acoustique comptent parmi les méthodes novatrices utilisées pour procéder à l'analyse des œuvres d'art avant leur restauration. Des résultats extrêmement intéressants issus de leurs applications paraissent aujourd'hui dans la Revue canadienne de physique.

Depuis le début des années 1900, grâce à l'imagerie infrarouge utilisée à différentes gammes d'ondes, les scientifiques parviennent à voir les parties d'une œuvre d'art qu'on a retouchées ou modifiées et même parfois à révéler le croquis original de l'artiste dessiné sous les couches de peinture. La thermographie est une méthode relativement nouvelle dans le domaine de l'analyse des œuvres d'art qui permet de rechercher profondément sous la surface la présence de défauts et d'anciennes réparations. Pour le conservateur-restaurateur, ces nouvelles méthodes sont indispensables pour protéger ces œuvres inestimables contre d'autres dommages.

« Nous avons appliqué de nouvelles méthodes dans le traitement des données thermographiques et de spectres de matériaux et la technique appelée analyse du tracé des craquelures », explique Gavrilov. « Cette dernière se fonde sur le traitement morphologique avancé des images de craquelures superficielles. Ces craquelures, attribuables à plusieurs facteurs comme la structure du canevas et les peintures et les liants utilisés, peuvent révéler des indices importants sur les origines d'un tableau. »

« L'imagerie acoustique couplée à l'air et la microscopie acoustique sont d'autres méthodes novatrices que notre équipe a mises au point et utilisées dans l'analyse des œuvres d'art sous la direction de M. Roman Gr. Maev. Cette technique s'avère extrêmement sensible au détachement de fines couches de peinture et permet de déceler les stades précoces de dégradation. Elle se fonde sur les mêmes principes que l'échographie médicale et industrielle, à savoir, l'envoie d'une onde acoustique vers l'échantillon et son retour. »

La spectroscopie est une technique utile dans la lutte contre la fraude des œuvres d'art. Elle permet de déterminer la composition chimique des pigments et des liants, qui sont des renseignements essentiels entre les mains du spécialiste de l'art pour découvrir les faux tableaux. Cet article mentionne que selon le FBI, la valeur des fraudes, des faux et des vols liés aux œuvres d'art peut atteindre 6 milliards de dollars par année, ce qui place ce type de crime au troisième rang des crimes les plus lucratifs au monde après le trafic de stupéfiants et le commerce d'armes illégales.

On peut se demander comment ces applications modernes peuvent être sûres pour des œuvres d'art fragiles lorsque même le flash est interdit pour prendre des photos dans les galeries d'art. Les auteurs abordent cette question et d'autres préoccupations liées à la sécurité, décrivant les incidences tant historiques que modernes des ampoules de flash et de l'éclairage des pièces exposées et les méthodes scientifiques. En conclusion, les auteurs laissent entendre que l'on peut s'attendre à ce que le nombre de techniques de pointe ne fera qu'augmenter. À l'avenir, les spécialistes de l'art auront sans doute à leur disposition divers outils pour les aider à élucider bon nombre des mystères qui se cachent sous ces couches de peinture.

Cet article intitulé « A review of imaging methods in analysis of works of art. Thermographic imaging method in art analysis. » de D. Gavrilov, R. Gr. Maev et D. P. Almond paraît aujourd'hui dans la Revue canadienne de physique.

Cet article contient des images éclairantes de toute une série de vraies toiles et de vraies peintures sur panneau de bois trouvées dans des musées et des collections privées et sur lesquelles les auteurs ont appliqué leurs techniques.

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DOI : dx.doi.org/10.1139/cjp-2013-0128

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