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Chamboule-tout dans les origines des chevaux

Peer-Reviewed Publication

CNRS

Reconstitution de chevaux de Botai basée sur l’étude génétique.

image: Certains des chevaux se sont révélés porteurs de variants génétiques causant des robes aux motifs blancs ou léopard. view more 

Credit: Photograph by Ludovic Orlando, reworked by Sean Goddard and Alan Outram.

La première preuve de la domestication du cheval remonte à environ 5500 ans, dans les steppes d'Asie centrale. Les modèles actuels prédisent que tous les chevaux domestiques modernes vivant aujourd'hui seraient des descendants des chevaux domestiqués pour la première fois à Botai, dans le nord du Kazakhstan actuel. Pour l’équipe de Ludovic Orlando, chercheur CNRS au laboratoire Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier/Université Paris Descartes), séquencer les génomes de 20 de ces chevaux permettait de saisir sur le fait l'évolution biologique associée à la domestication. En effet, il est quasi impossible d’accéder aux premières étapes de la domestication en analysant les génomes de chevaux modernes, considérablement transformés par la sélection des éleveurs. [1]

Cette analyse génomique, cependant, a livré des résultats inattendus. A défaut d'être la source des chevaux domestiques actuels, les chevaux de Botai se sont révélés les ancêtres directs des chevaux de Przewalski ! Ces derniers, supposés être les derniers chevaux sauvages sur Terre, représentent donc en réalité les descendants sauvages des premiers chevaux jamais domestiqués. L’étude a mis en évidence certains changements survenus lors de ce retour à l’état sauvage, au nombre desquels un allèle impliqué dans l’apparition d’une robe léopard, qui était présent chez le cheval de Botai mais a été perdu par la suite, probablement éliminé par sélection naturelle parce qu’il causait une mauvaise vision nocturne.

Quant aux chevaux domestiques modernes, leur origine doit être recherchée ailleurs, car aucun des 22 chevaux eurasiatiques analysés par l’équipe (couvrant les 4100 dernières années) n'est apparenté à ceux de Botai. Les chercheurs se concentrent actuellement sur d’autres sites candidats, en Asie centrale mais aussi dans les steppes pontiques du sud de la Russie, en Anatolie et dans différents « refuges » au cœur de l’Europe.

Ce travail a été financé par l'ERC (PEGASUS #681605), le Villum Fonden miGENEPI, le Danish Council for Independent Research, Natural Sciences (4002-00152B), et les initiatives d’excellence Chaires d’attractivité, Université de Toulouse (OURASI). Il a impliqué 47 chercheurs représentant 28 institutions. [2]

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[1] Dans une étude récente, l’équipe de Ludovic Orlando a reconstruit les génomes de chevaux scythes et a clairement établi que le génome de l'animal a été drastiquement modifié au cours des 2000 dernières années. Voir : http://www2.cnrs.fr/presse/communique/5003.htm

[2] Outre le laboratoire Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier/Université Paris Descartes) sont impliqués en France les laboratoires Archéologies et sciences de l'Antiquité (CNRS/Université Paris Ouest Nanterre La Défense/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Ministère de la Culture) et Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (CNRS/MNHN).


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