Une étude internationale denvergure permettra de choisir et de catégoriser plus judicieusement les participants aux essais cliniques pour une meilleure efficacité de ces derniers Une étude multicentrique denvergure regroupant plus de 1 200 patients définit dimportants facteurs prédictifs de lévolution de la maladie de Parkinson, ce qui permettra de mieux choisir les participants aux essais cliniques et de mettre au point des traitements plus efficaces.
Dirigée par le Dr Ron Postuma, de lInstitut et hôpital neurologiques de Montréal (Le Neuro) et de lHôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé McGill, léquipe a suivi 1 280 patients présentant un trouble comportemental en sommeil paradoxal. Il sagit de la plus vaste étude jamais réalisée chez des patients atteints de ce trouble, caractérisé notamment par la mise en acte violente du contenu de lactivité onirique occasionnée par la perte de paralysie musculaire normale pendant le sommeil paradoxal.
Le trouble comportemental en sommeil paradoxal a été étroitement corrélé à la maladie de Parkinson ainsi quà des maladies apparentées, comme la démence à corps de Lewy et latrophie multisystématisée. Afin de mettre à lessai des médicaments visant à prévenir la maladie de Parkinson, les chercheurs doivent savoir reconnaître les personnes exposées à un risque élevé de souffrir de cette affection, et ce, avant même quelle napparaisse. La période qui sécoule entre lapparition du trouble comportemental en sommeil paradoxal et celle des symptômes de la maladie de Parkinson est particulièrement longue; cest pourquoi les sujets atteints de ce trouble du sommeil sont de bons candidats aux essais cliniques portant sur de nouveaux traitements contre la maladie de Parkinson.
Toutefois, avant de choisir les participants à des essais cliniques, il est important de connaître le plus précisément possible le risque de maladie de Parkinson auquel ils sont personnellement exposés, puisque celui-ci varie considérablement chez les personnes présentant un trouble comportemental en sommeil paradoxal.
Au cours dune période de plusieurs années, les participants à la présente étude ont été soumis à des tests visant à mesurer leurs habiletés motrices, cognitives et autonomes ainsi que diverses habiletés sensorielles. Les chercheurs ont ainsi constaté linstallation de la maladie de Parkinson chez 73,5 pour cent des patients au bout de 12 années de suivi. Ils ont également observé que les patients présentant des difficultés motrices étaient exposés à un risque trois fois plus élevé de souffrir de la maladie de Parkinson ou dune affection apparentée. De légers troubles cognitifs ou olfactifs constituaient également dimportants facteurs prédictifs de la maladie.
Limagerie du transporteur de la dopamine est une technique utilisée dans le but dévaluer le risque dévolution de la maladie de Parkinson. Fait intéressant à noter, ce test relativement complexe et coûteux ne sest pas révélé plus efficace que lévaluation des habiletés motrices simple et réalisable en cinq minutes dans le cabinet du médecin pour prédire lévolution de la maladie de Parkinson.
Si des études précédentes sur le trouble comportemental en sommeil paradoxal et la maladie de Parkinson ont déjà été réalisées par des centres faisant cavalier seul, la présente étude a été menée dans de multiples établissements en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, ce caractère multicentrique contribuant à la solidité des résultats. De manière générale, les résultats de létude permettront daméliorer le processus de sélection des participants aux essais cliniques et aideront les médecins à établir lordre de priorité pour ladministration de traitements préventifs.
« Cette étude nous a permis de montrer que les personnes atteintes du trouble comportemental en sommeil paradoxal sont exposées à un risque très élevé de maladie de Parkinson, et de cerner plusieurs facteurs prédictifs très solides de lévolution de cette maladie », souligne le Dr Postuma. « À lheure où les chercheurs semploient à mettre au point de nouveaux traitements de fond contre la maladie de Parkinson et les maladies apparentées, ces patients sont de parfaits candidats pour les essais cliniques sur les agents neuroprotecteurs. »
Cette étude, publiée le 1 Mars, 2019 dans la revue Brain, a été rendue possible grâce au financement des Instituts de recherche en santé du Canada et du Fonds de recherche du Québec Santé.
À propos du Neuro
Linstitut et hôpital neurologiques de Montréal, dit le Neuro, est un chef de file mondial dans le domaine de la recherche sur le cerveau et des soins de pointe. Depuis sa création en 1934 par le célèbre neurochirurgien Dr Wilder Penfield, le Neuro connaît une croissance inégalée qui en fait le plus grand établissement de recherche et de soins cliniques spécialisé en neuroscience au Canada, et lun des plus importants sur la scène internationale. Lintégration féconde de la recherche, des soins aux patients et de la formation par les plus éminents spécialistes à léchelle mondiale placent le Neuro dans une position unique en matière de connaissance et de traitement des affections du système nerveux. En 2016, le Neuro est devenu le premier institut au monde à adhérer complètement à la philosophie de la science ouverte, ce qui a donné naissance à lInstitut de science ouverte Tanenbaum. LHôpital neurologique de Montréal fait partie de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le site Web http://www.theneuro.ca.
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