image: Leishmania exosomes (left) are used by the parasite for communication purposes. The Leishmania RNA virus 1 (center and top right) uses the exosome in order to gain an envelope and avoid detection. view more
Credit: Martin Olivier
Une nouvelle recherche de lUniversité McGill a permis de conclure quun virus infectant le parasite Leishmania se propage en exploitant un mécanisme utilisé dans la communication intercellulaire (de cellule à cellule); cette découverte pourrait ouvrir la voie à la mise au point de nouveaux vaccins contre une infection qui entraîne un préjudice esthétique grave (défiguration).
À linstar des animaux, les virus évoluent dans le but daccroître leurs chances de survie. Chaque année, le virus de la grippe se propage en modifiant les protéines clés qui se trouvent à sa surface, afin de déjouer notre système immunitaire, qui croit alors navoir jamais été en présence de ce pathogène. Par ailleurs, le virus de lherpès reste caché dans le cerveau région qui nest pas accessible aux défenses de notre organisme jusquà la prochaine fois où il va être prêt à attaquer.
Martin Olivier, scientifique au sein du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à lInstitut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), a récemment démontré quun virus qui infecte un type primitif de cellules le parasite à lorigine de la maladie tropicale, la leishmaniose a également recours à une ruse pour éviter dêtre détecté.
Dans une étude publiée récemment dans Nature Microbiology, le chercheur et son équipe ont conclu que le virus leishmania à ARN 1 (LRV1) se cache dans de petits vaisseaux appelés exosomes que les parasites de la leishmaniose utilisent pour « communiquer » entre eux.
« Cest la première fois que lon démontre quun virus à ARN double-brin non enveloppé est capable dexploiter les exosomes deukaryotes inférieurs afin de se procurer une enveloppe, explique le professeur Olivier. En se dissimulant dans ces capsules de communication , le virus est protégé des menaces extérieures, et linfection des autres cellules du parasite de la leishmaniose est facilitée. »
Professeur Olivier et ses collègues ont également démontré que les cas de leishmaniose étaient nettement plus agressifs lorsque les parasites étaient infectés par le virus LRV1.
« Les résultats de notre étude nous fournissent un nouveau modèle pour étudier la biologie des virus et les mécanismes de régulation de leur à partir des cellules hôtes, ajoute professeur Olivier. Lutilisation dexosomes de Leishmania renfermant le virus pourrait permettre la mise au point dun vaccin efficace contre Leishmania viannia guyanensis une souche particulière du parasite qui entraîne une défiguration grave lorsquil est infecté par LRV1. »
Le parasite qui cause la leishmaniose, le plus souvent présent dans les régions tropicales, est transmis par les phlébotomes femelles (aussi appelés mouches des sables) et entraîne lapparition denviron 1 million de cas de leishmaniose chaque année, tuant des milliers de personnes et en défigurant beaucoup dautres.
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Journal
Nature Microbiology