image: Epilepsy patients with inserted electrodes often undergo cortical stimulation, a procedure that applies electrical current to the brain to map brain function but also to induce seizures for better understanding of the epileptic network. A new study finds that inducing seizures before surgery may be a convenient and cost-effective way to determine the brain region where seizures are coming from. view more
Credit: The Neuro
La chirurgie est le seul moyen déliminer les crises chez 30 pour cent des patients atteints dépilepsie partielle pharmacorésistante. Une nouvelle étude a révélé que la provocation de crises avant lintervention chirurgicale est un moyen pratique et efficient de localiser la zone épileptogène.
Il est fréquent que les patients atteints dépilepsie en attente de chirurgie doivent rester en observation à lhôpital pendant une ou deux semaines pour que leurs crises puissent être répertoriées. En localisant la zone épileptogène, les médecins peuvent aujourdhui savoir sur quelle partie du cerveau ils doivent intervenir pour empêcher que dautres crises ne surviennent. Ce séjour à lhôpital peut être extrêmement pénible pour les patients et coûteux pour le système de santé.
Chez environ 20 pour cent des patients, des électrodes doivent être introduites directement dans le cerveau. Les patients auxquels on implante des électrodes sont souvent soumis à une stimulation corticale, une intervention qui consiste à envoyer un courant électrique dans le cerveau afin de cartographier les fonctions cérébrales et de provoquer des crises permettant de mieux cerner le réseau épileptogène. Jusquà maintenant, aucune étude ne visait précisément à déterminer sil vaut mieux se fier aux crises provoquées pour planifier une intervention chirurgicale plutôt quaux crises spontanées.
Après sêtre penchée sur les données recueillies chez 103 patients épileptiques de Montréal, au Canada, et de Grenoble, en France, une équipe de recherche du Neuro (Institut et hôpital neurologiques de Montréal) dirigée par la Dre Birgit Frauscher sest servie de méthodes statistiques pour établir des corrélations entre la présence de crises provoquées, la zone où elles se sont produites et lissue de lintervention pour les patients. Ces chercheurs ont constaté que les patients chez lesquels des crises ont été déclenchées avaient obtenu de meilleurs résultats que les patients pour qui cette avenue sétait révélée impossible. En outre, ils ont noté une forte similarité entre les zones où sétaient produites les crises, quelles aient été provoquées ou quelles soient survenues spontanément.
Ces observations portent à croire que la provocation de crises permet de localiser les zones épileptogènes aussi efficacement que la survenue spontanée. En mettant cette méthode à profit, il pourrait être possible décourter considérablement les séjours à lhôpital des patients en attente de chirurgie et de réduire les coûts pour les hôpitaux où ces interventions sont pratiquées.
La Dre Frauscher a affirmé que léquipe de sa clinique avait modifié sa pratique habituelle et privilégie maintenant la provocation de crises peu de temps après limplantation délectrodes. Selon elle, il est à prévoir quà lissue de la publication des résultats de cette étude, dautres cliniques devraient emboîter le pas.
« Je crois quil y aurait un énorme avantage à pratiquer cette intervention dès les premiers jours dhospitalisation des patients, a déclaré la Dre Frauscher. Lintervention en soi na rien de nouveau. Ce qui est nouveau, cest que nous savons maintenant quelle donne des résultats qui ressemblent beaucoup à ceux obtenus lors de la survenue spontanée dune crise, ce qui nous permet décourter les séjours à lhôpital. Plutôt que dêtre forcés de demeurer à lhôpital pendant deux semaines, les patients nauraient quà y rester entre 48 et 72 heures, et il nous suffirait de consigner une crise spontanée supplémentaire au lieu de plusieurs. Il sagit là dune énorme différence. »
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Les résultats de leur étude ont été publiés dans le numéro du 10 juin 2019 du Journal of the American Medical Association. Cette étude a pu être réalisée grâce à laide financière des Instituts de recherche en santé du Canada, de la Fondation Savoy pour lépilepsie et du Fonds de la recherche en santé du Québec. Les auteurs de cette étude sont la Dre Carolina Cuello-Oderiz, chercheuse universitaire, le Dr François Dubeau, épileptologue, Jean Gotman, neuroscientifique spécialisé dans la recherche sur lépilepsie, le Dr Jeffery Hall, spécialiste du traitement chirurgical de lépilepsie, Nicolas von Ellenrieder, agrégé de recherche, ainsi que le Dr Philippe Kahane, épileptologue, et son équipe du Centre hospitalier universitaire Grenoble Alpes, en France.
À propos du Neuro
Linstitut et hôpital neurologiques de Montréal, dit le Neuro, est un chef de file mondial dans le domaine de la recherche sur le cerveau et des soins de pointe. Depuis sa création en 1934 par le célèbre neurochirurgien Dr Wilder Penfield, le Neuro connaît une croissance inégalée qui en fait le plus grand établissement de recherche et de soins cliniques spécialisé en neuroscience au Canada, et lun des plus importants sur la scène internationale. Lintégration féconde de la recherche, des soins aux patients et de la formation par les plus éminents spécialistes à léchelle mondiale placent le Neuro dans une position unique en matière de connaissance et de traitement des affections du système nerveux. En 2016, le Neuro est devenu le premier institut au monde à adhérer complètement à la philosophie de la science ouverte, ce qui a donné naissance à lInstitut de science ouverte Tanenbaum. LHôpital neurologique de Montréal fait partie de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le site Web http://www.leneuro.ca.
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