Deux types de macrophages testiculaires viennent dêtre caractérisés par des chercheurs du CNRS au Centre dimmunologie de Marseille-Luminy (CNRS/Inserm/Aix-Marseille Université). Une méthode de traçage cellulaire inédite leur a permis détablir lorigine, le développement et les caractéristiques de ces cellules immunitaires. Cette découverte fondamentale, publiée le 7 août 2017 dans Journal of Experimental Medicine, est prometteuse pour comprendre certains cas dinfertilité chez les hommes et envisager de nouveaux traitements.
Dès le début de la vie de lindividu, le système immunitaire apprend à différencier les cellules appartenant à lorganisme le soi dautres cellules potentiellement pathogènes. Cependant, les spermatozoïdes napparaissant quà la puberté, ils sont susceptibles dêtre identifiés comme étrangers à lorganisme par certains acteurs du système immunitaire. Des cellules particulières de limmunité, les macrophages testiculaires, sont alors mobilisées pour défendre les spermatozoïdes. En émettant des molécules spécifiques, ces gardiens de la fertilité empêchent dautres acteurs du système immunitaire de pénétrer dans les testicules.
Sils sont capables de sinfiltrer sur les sites infectieux pour phagocyter et détruire les agents pathogènes, les macrophages peuvent aussi moduler lactivité du système immunitaire pour protéger le bon fonctionnement et la régénération des organes. Ces cellules de limmunité peuvent être dorigine embryonnaire ou se développer dans la moelle osseuse chez ladulte. Grâce à des travaux réalisés chez la souris, léquipe de Michael Sieweke au Centre dimmunologie de Marseille-Luminy (CNRS/Inserm/Aix Marseille Université) a pu déterminer le profil des deux types de macrophages testiculaires.
Le testicule est divisé en deux compartiments. Le premier type de macrophage testiculaire décrit par les chercheurs se trouve dans le compartiment interstitiel, qui comprend aussi les cellules productrices de testostérone. Lorigine de ces macrophages est embryonnaire : ils sont donc présents dès le début de la vie de lindividu. Les macrophages péritubulaires sont eux situés dans le compartiment tubulaire, autour des tubes séminifères qui abritent les précurseurs des spermatozoïdes. Ces deux populations de macrophages présentent des marqueurs cellulaires différents.
En utilisant une nouvelle méthode de traçage cellulaire, les chercheurs ont pu suivre les macrophages péritubulaires provenant de la moelle osseuse jusque dans les testicules. Les résultats ont montré que ce type de macrophages napparaissait que deux semaines après la naissance des souriceaux, soit léquivalent de la puberté chez lhomme. De façon surprenante, une fois établies dans les testicules, les deux populations de macrophages y restent toute leur vie. Les chercheurs sattelleront prochainement à létude des liens entre macrophages, spermatozoïdes, et production de testostérone, ce qui pourrait permettre denvisager de nouveaux traitements à certains cas dinfertilité masculine.
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Journal
Journal of Experimental Medicine