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Des chercheurs découvrent un processus responsable de la résistance thérapeutique dans le cancer du sein agressif

Des chercheurs de l’Institut Lady Davis ont découvert une protéine essentielle au développement de la résistance à la chimiothérapie dans la forme la plus grave de cancer du sein.

Peer-Reviewed Publication

McGill University

Des chercheurs de l’Institut Lady Davis ont découvert une protéine essentielle au développement de la résistance à la chimiothérapie dans la forme la plus grave de cancer du sein. Celle-ci s’avère prometteuse pour ouvrir la voie à de nouveaux traitements permettant de surmonter la résistance aux médicaments.

Montréal, 2 décembre 2019 — En se servant de biopsies tumorales de patientes atteintes de cancer du sein triple négatif (CSTN) résistant à la chimiothérapie, des chercheurs de l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif (HGJ) ont découvert des modifications dans la forme des cellules cancéreuses qui semblent être associées à leur capacité à résister au traitement pharmacologique habituel. Cette découverte apparaît en page couverture du numéro de décembre de la revue Molecular Cancer Research où l’on souligne son importance.

« Lorsque les patientes atteintes de CSTN répondent au traitement, leur pronostic est très bon », explique le docteur Mark Basik, chirurgien oncologue et directeur médical de l’équipe interdisciplinaire du cancer du sein au Centre du cancer Segal de l’HGJ, qui a dirigé la recherche. « Cependant, la résistance au traitement est très courante. Le CSTN résistant à la chimiothérapie constitue la forme la plus agressive de cancer du sein et le pronostic de ces patientes n’est pas très bon. Par conséquent, il est essentiel que nous déterminions les processus qui favorisent la résistance et que nous les ciblions directement pour surmonter leur influence sur la tumeur. »

Les chercheurs ont observé que l’apparition d’une résistance aux deux médicaments les plus couramment utilisés contre le CSTN était associée à des changements dans la forme des cellules cancéreuses et la manière dont elles traitent les matières grasses. Les cellules sont capables de stocker des gouttelettes de gras qu’elles peuvent exploiter comme source d’énergie pour combattre les effets de la chimiothérapie. On a aussi observé que ces cellules développaient une dépendance à l’égard de la protéine perilipin4 qui est fortement exprimée dans les tumeurs résistantes. La protéine est utilisée par la cellule cancéreuse pour stabiliser la gouttelette de gras qui, sinon, laisserait s’écouler du gras libre dans la cellule, ce qui est toxique pour elle et pourrait la tuer. La docteure Isabelle Sirois, boursière de recherche postdoctorale au laboratoire du docteur Basik et première auteure de l’article, et ses collègues ont déterminé que cibler cette protéine entraînait l’arrêt de la croissance et la mort de la plupart des cellules résistantes.

« C’est très prometteur », a déclaré le docteur Basik, qui est aussi professeur titulaire de la chaire Herbert Black en chirurgie oncologique de l’Université McGill, « car si l’on peut éliminer les cellules résistantes, nous serons en mesure de traiter avec succès beaucoup plus de patients atteints de CSTN ».

Un élément essentiel, dans le traitement du cancer, consiste à trouver la protéine active qui rend possible la croissance effrénée de la maladie. Avec elle, la vulnérabilité de la cellule est exposée, ce qui ouvre la voie à de nouveaux traitements et de meilleurs résultats pour les patientes.

Cette recherche a été rendue possible grâce à des subventions de Génome Québec, de la Fondation du cancer du sein du Québec, de la Société de recherche sur le cancer, des Instituts de recherche en santé du Canada, du Groupe McPeak Sirois, de la Fondation Eileen Iwanicki, de la Fondation de l’Hôpital général juif, de l’Université McGill et du Réseau de recherche sur le cancer du FRQS.

L'étude

« A unique morphological phenotype in chemoresistant triple negative breast cancer reveals metabolic reprogramming and PLIN4 expression as a molecular vulnerability » (Un phénotype morphologique unique dans le cancer du sein triple négatif résistant à la chimiothérapie met au jour la reprogrammation métabolique et l’expression de la protéine PLIN4 comme vulnérabilité moléculaire), par Isabelle Sirois et coll., Molecular Cancer Research, DOI : 10.1158/1541-7786.MCR-19-0264

L’Université McGill

Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au‑delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au‑delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

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