News Release

Les abeilles sauvages se portent mieux lorsque le milieu floral est diversifié, selon une étude de l’Université Concordia

Des corolles de tailles variées favorisent la biodiversité urbaine, selon Carly Ziter

Peer-Reviewed Publication

Concordia University

image: 

Carly Ziter: “Having a diversity of floral species is important because they have different shapes and sizes.”

view more 

Credit: Concordia University

On ne le dirait peut-être pas, mais le printemps est à nos portes! Or, l’arrivée de la belle saison s’accompagne de l’éternelle question : quelles fleurs dois-je planter et à quel endroit? Et il ne s’agit pas là que d’une question d’ordre esthétique : les fleurs sont essentielles à l’alimentation des oiseaux et des insectes, y compris les dizaines d’espèces d’abeilles sauvages qui fréquentent nos villes. Pour elles, la composition du menu est une question de vie ou de mort.

La biodiversité urbaine est fortement dépendante de la relation que les populations de pollinisateurs entretiennent avec les espèces florales. Dans une étude publiée dans la revue Ecological Applications, une équipe de recherche de l’Université Concordia examine comment certaines caractéristiques des plantes à fleurs interagissent avec les populations d’abeilles en milieu urbain.

Elle a ainsi découvert que la biodiversité des abeilles sauvages se portait mieux quand il y avait une grande diversité dans la taille et la forme des corolles, soit la structure tubulaire formée par un anneau de pétales autour du centre de la fleur et où se trouve habituellement le nectar. C’est donc dire que plus la couverture florale est diversifiée, plus la population d’abeilles sauvages augmente.

« Nous savons que les fleurs sont une source importante de nutrition pour les abeilles, mais les fleurs n’ont pas toutes les mêmes qualités », explique l’auteure de l’étude, Carly Ziter, professeure agrégée au Département de biologie de la Faculté des arts et des sciences.

« Les populations d’abeilles ont besoin d’avoir accès à une grande variété de fleurs, mais notre recherche va plus loin en mettant en lumière ce qui donne possiblement son importance à ce facteur : la diversité des formes et des tailles qu’il induit. »

« Cette idée est à rapprocher de celle de la correspondance des tailles selon laquelle certaines corolles sont de la bonne taille pour la trompe de certaines abeilles, ce qui permet à celles-ci d’en prélever efficacement le nectar. Par conséquent, qu’une abeille soit dotée d’une courte ou d’une longue trompe, elle trouvera forcément de la nourriture si elle a accès à des fleurs de morphologies variées à proximité. »

Une véritable toile alimentaire

Les données soutenant cette étude ont été recueillies par la Pr Ziter et ses collègues en juillet 2020, période pendant laquelle ils ont collecté près de 2000 échantillons sur 16 sites répartis autour de l’île de Montréal et visité chaque site à deux reprises. Jardins communautaires, parcs et cimetières, tous distants d’au moins un kilomètre, ont constitué les lieux de prélèvement.

Sur chaque site, les chercheurs ont délimité des parcelles de deux mètres carrés et identifié chaque espèce de fleurs qui s’y trouvait. Les chercheurs ont calculé la densité florale et mesuré la corolle de chaque espèce au moyen d’un pied à coulisse numérique. Bien qu’ils aient prélevé des échantillons de nectar de chaque espèce, la Pr Ziter et ses collègues n’ont pas été en mesure d’établir de lien solide entre la teneur en sucre et la diversité de la population d’abeilles dans le cadre de cette étude.

Au total, 94 espèces d’abeilles et près de 150 espèces de fleurs ont ainsi été identifiées.

« Nous voulions vérifier s’il y avait un type de corolle supérieur aux autres, continue la Pr Ziter. Qu’est-ce qui est préférable? En avoir des petites, des moyennes ou plusieurs de toutes sortes? Nos résultats montrent à l’évidence qu’il est important d’avoir des corolles de tailles diverses. »

La Pr Ziter est d’avis que cette étude appuie le concept qui veut que la diversité florale ait des conséquences sur le niveau trophique suivant et qu’elle contribue donc à une toile alimentaire écosystémique qui va bien au-delà des abeilles. L’étude peut également être utile à tous ceux et celles qui ont à cœur de maintenir des milieux de vie sains, qu’il s’agisse d’urbanistes ou de jardiniers amateurs.

« Lorsque vous ferez vos plantations, demandez-vous ce qui distingue chacune des espèces que vous mettez en terre. Est-ce sa couleur? Sa taille? Sa période de floraison? Plus vous intégrerez cette diversité à votre jardinage, plus vous vous trouverez à favoriser la biodiversité. »

Serena Sinno (M. Sc. 2021); Gail MacInnis, boursière postdoctorale ayant bénéficié du soutien de Mitacs; et Jean-Philippe Lessard, professeur au Département de biologie ont contribué à cette étude.

Carly Ziter et Jean-Philippe Lessard ont reçu un financement de la part du Programme de subventions à la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

Lisez l’étude citée : Variation in flower morphology associated with higher bee diversity in urban green spaces.


Disclaimer: AAAS and EurekAlert! are not responsible for the accuracy of news releases posted to EurekAlert! by contributing institutions or for the use of any information through the EurekAlert system.