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La fonte du Groenland : un défi climatique aux enjeux majeurs pour le 21e siècle

Climatologues et ingénieurs appellent à une action urgente pour freiner le réchauffement climatique et protéger les régions vulnérables.

Peer-Reviewed Publication

University of Liège

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The map shows the annual mass gain/loss by model at the end of the century, compared with the end of the last century. Values are expressed in “water equivalent millimeters”.

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Credit: @Université de Liège / Q.Glaude

La fonte du Groenland accélère, avec une perte de glace estimée entre 964 et 1735 gigatonnes par an d’ici 2100 dans un scénario de fortes émissions de gaz à effet de serre (SSP585), selon trois modèles climatiques régionaux. Cette fonte entraînera une hausse du niveau des mers pouvant atteindre un mètre, menaçant des millions de personnes dans les zones côtières. Des nouvelles recherches menées par l'Université de Liège et soutenues notamment par son supercalculateur NIC5, contribueront aux futures évaluations du GIEC.

Les glaciers du Groenland fondent à un rythme alarmant. Deux récentes études, l’une coordonnée par l’Université de Liège et publiée dans Geophysical Research Letters, l’autre diffusée via un communiqué de presse scientifique, révèlent l’ampleur de cette problématique. Trois modèles climatiques régionaux (RACMO, MAR et HIRHAM) offrent des prédictions variées quant à la fonte des glaces, mais s’accordent sur une conclusion unanime : le Groenland perdra une quantité massive de glace d’ici 2100, accélérant l’élévation du niveau des mers.

"Selon les projections, la calotte glaciaire pourrait perdre entre 964 et 1735 gigatonnes de glace par an d’ici la fin du siècle, en fonction du modèle utilisé, explique Quentin Glaude, ingénieur au sein de l'Institut Montefiore de l'ULiège.  Ces différences, bien que significatives, ne masquent pas l’essentiel : la fonte des glaces est un processus irréversible si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas drastiquement." L’équipe de recherche a souligné que ces écarts proviennent de la manière dont chaque modèle traite l’écoulement de l’eau de fonte. Par exemple, lorsque la neige fond, une partie de l’eau s’infiltre et gèle à nouveau, tandis que l’autre rejoint directement l’océan. Ce processus complexe, influencé par des rétroactions liées à l’albédo (réflectivité de la surface), est un facteur clé dans les divergences entre les modèles.

"Le Groenland contribue aujourd’hui à hauteur de 25 % à l’élévation globale des mers, soit 0,6 mm par an. Si la fonte actuelle se poursuit, cette contribution pourrait atteindre jusqu’à 1 mètre d’ici 2100, reprend Xavier Fettweis, climatologie à l'ULiège. Cela mettrait en péril des millions de vies dans les zones côtières du monde entier, exposées à des risques accrus d’inondations et de submersion." Les résultats de recherche qui viennent d'être publiés ont été rendus possibles grâce aux infrastructures de calcul intensif de la région Wallone, notamment le supercalculateur NIC5 de l’Université de Liège. Ces outils permettent d’explorer des scénarios climatiques complexes en simulant les interactions entre la glace, l’atmosphère et les océans.

Vers des modèles encore plus précis

Malgré leurs avancées, les chercheurs insistent sur la nécessité d’améliorer les modèles climatiques. Une meilleure compréhension des processus de rétention d’eau dans la neige et l’intégration de paramètres dynamiques, comme les changements d’altitude de la calotte, sont essentielles pour réduire les incertitudes.

Ces travaux, fruits d’une collaboration entre institutions européennes, illustrent l’importance de la coopération face aux enjeux climatiques globaux. Les résultats obtenus seront intégrés aux futures évaluations du GIEC, contribuant à affiner les projections sur l’élévation du niveau de la mer.

La fonte de la calotte glaciaire du Groenland est un signal d’alarme qui ne peut être ignoré. Elle appelle à une action immédiate pour limiter le réchauffement climatique, protéger les communautés vulnérables et préserver les écosystèmes mondiaux.


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