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Une nouvelle étude montre que les personnes atteintes de TSPT peuvent tirer autant de bénéfices de services ambulatoires intensifs que de traitements en milieu hospitalier

Maintenir les personnes dans leur milieu de vie pendant leur traitement peut s’avérer aussi efficace que de les isoler pendant des semaines

Peer-Reviewed Publication

Concordia University

Les effets de la guerre sur les combattants et sur ceux qui en sont directement témoins peuvent persister bien après que la paix a été rétablie et que les troupes sont revenues au pays. Au Canada, on estime que 10 % des vétérans des zones de guerre développeront un trouble de stress post-traumatique (TSPT) alors que d’autres présenteront au moins certains de ses symptômes.

Il peut être difficile de traiter le TSPT, car il s’agit d’un trouble protéiforme qui se manifeste différemment chez chaque personne. Pour certains patients, un traitement en clinique interne est ce qu’il y a de plus approprié, alors que les soins ambulatoires fonctionnent mieux pour d’autres. D’autres encore répondront mieux à une combinaison des deux approches.

Tel est le sujet d’un nouvel article publié dans le Journal of Aggression, Maltreatment & Trauma par une équipe de recherche dirigée par Walter Marcantoni, de l’Université Concordia. Dans cet article, l’équipe indique avoir découvert que des services ambulatoires intensifs (SAI), dans le cadre desquels le patient voit quotidiennement un professionnel de la santé tout en demeurant à la maison, sont tout aussi efficaces que les traitements en milieu hospitalier. Dans ce dernier cas, on isole les patients pour qu’ils se concentrent sur leur rétablissement, habituellement pendant une période de six à douze semaines d’affilée, en fonction du niveau de soins nécessaire. Ces deux approches ont un meilleur taux d’achèvement que les traitements ambulatoires habituels, qui présentent un taux d’abandon pouvant atteindre 50 %.

« Cela signifie donc que les patients disposent de différentes options de traitement », souligne Walter Marcantoni, professeur adjoint au Département de psychologie et auteur principal de l’article.

Différences entre vétérans et militaires actifs

Le Pr Marcantoni et son équipe du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal ont analysé 32 études portant sur le traitement du TSPT chez des militaires actifs et d’anciens combattants ayant reçu des soins en milieu hospitalier ou des SAI. La majorité des études ont été menées aux États-Unis, les autres l’ayant été au Royaume-Uni, en Australie et en Israël.

Tous les patients étudiés présentaient les symptômes du TSPT, nombre d’entre eux ayant aussi des comorbidités comme la dépression, l’anxiété, la toxicomanie et l’alcoolisme.

Tant les soins dispensés en milieu hospitalier que les SAI comprenaient diverses formes de psychothérapie – habituellement suivie en groupe –, dont la thérapie du processus cognitif et la thérapie cognitivo-comportementale. Les deux approches faisaient aussi appel à des thérapies complémentaires, comme la psychoéducation, la gestion de la colère, la gestion de la pharmacothérapie et l’art-thérapie.

« Selon ce que nous avons découvert, que le patient soit suivi en milieu hospitalier ou qu’il reçoive des SAI, on observe fondamentalement les mêmes changements dans les mesures prises entre le premier rendez-vous et le congé. Il n’y a pas vraiment de différence », explique le Pr Marcantoni, qui est responsable de l’unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé du CIUSS.

L’équipe de recherche a noté une différence importante entre les résultats des patients traités par des cliniques de SAI privées et ceux des personnes suivies par des cliniques gérées par le ministère américain de la Défense. D’après ses observations, les cliniques privées traitent surtout des anciens combattants, alors que celles du gouvernement n’acceptent que les militaires actifs.

« Nous ne pouvons qu’émettre des hypothèses pour l’instant, mais il semble que les SAI conviennent mieux aux anciens combattants qu’aux militaires actifs, poursuit le Pr Marcantoni. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce constat : différents préjugés accompagnent encore le fait de suivre un traitement et, dans le cas des militaires actifs, le traitement n’est généralement pas suivi de manière volontaire, mais à la suite d’un ordre. Or, les anciens combattants qui décident de recevoir un tel traitement le font entièrement de leur propre chef – ils le font parce qu’ils le souhaitent. »

Le Pr Marcantoni précise qu’il s’agit du tout premier article comparant l’efficacité des soins reçus en milieu hospitalier et ceux des SAI pour le traitement du TSPT. Il espère que de prochaines études se pencheront sur les écarts observés entre les résultats des cliniques privées et celles gérées par le gouvernement afin de déterminer si les programmes de traitement devraient être adaptés aux populations desservies.

Ont contribué à la rédaction de l’article Ionela Gheorghiu, Hinatea Lai, Maggy Wassef, Adrian Mares et Sébastien Barbat-Artigas du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

Lisez l’article cité : Effectiveness of Residential and Intensive Outpatient Programs for the Treatment of Post-Traumatic Stress Disorder in Active Military Personnel and Veterans: A Meta-Analytical Review


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