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Élections fédérales : les candidates et candidats membres de groupes minoritaires sacrifiés à l’autel de la diversité

Malgré les efforts déployés pour accroître la représentation des minorités dans les institutions politiques canadiennes, une équipe de recherche de l’Université d’Ottawa constate que d’importants obstacles subsistent.

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University of Ottawa

Élections fédérales : les candidates et candidats membres de groupes minoritaires sacrifiés à l’autel de la diversité

image: Luc Turgeon, professeur titulaire de l’École d’études politiques à la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa. view more 

Credit: Université d’Ottawa

Dans une nouvelle étude, une équipe de l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa brosse un sombre tableau des résultats aux élections fédérales des candidates et candidats issus de minorités au Canada; leur analyse révèle par ailleurs que le Parti libéral et le Parti conservateur tendent tout particulièrement à placer leurs gens en position d’échec.  

Ces dix dernières années, les partis politiques fédéraux – le Parti vert du Canada et le NPD en tête – ont déployé davantage d’efforts pour diversifier leurs bassins de candidatures en se fixant des objectifs de représentation.  L’analyse des candidatures aux trois dernières élections fédérales a toutefois permis de dégager divers constats :

  • Les femmes et les personnes LGBTQ2S+ sont particulièrement surreprésentées dans les circonscriptions difficiles à remporter.
  • Comparativement aux personnes membres de groupes minoritaires désignées pour représenter le NDP et le Parti vert, celles retenues par le Parti libéral et le Parti conservateur risquent davantage d’être parachutées là où ces formations ont déjà ont subi des revers cuisants.
  • Les députées et députés sortants issus d’un groupe minoritaire sont moins susceptibles d’être réélus : leur dernière victoire aurait donc été arrachée dans des circonscriptions moins facilement prenables.

« Malgré les efforts déployés pour accroître la représentation des minorités dans les institutions politiques canadiennes, on continue à relever des obstacles de taille. Plus nombreux sont les groupes minoritaires auxquels appartient une personne candidate, plus elle risque d’être sacrifiée à l’autel de la diversité », souligne Luc Turgeon, professeur titulaire à la Faculté des sciences sociales. Le chercheur a cosigné l’étude en collaboration avec Valérie Lapointe (candidate au doctorat) et Benjamin Ferland, professeur agrégé à la Faculté des sciences sociales.

Publiée dans la revue Electoral Studies, l’étude évaluait l’incidence de la partisanerie, des mandats antérieurs et de l’intersectionnalité dans l’investiture des personnes issues des minorités dans des circonscriptions électorales prenables (et imprenables).

« Soulignons que l’électorat n’est pas en cause; les obstacles émanent plutôt des partis politiques qui tendent à présenter des candidatures issues de groupes minoritaires là où elles ont peu de chances de l’emporter. C’est en grande partie ce pour quoi certains groupes minoritaires demeurent largement sous-représentés au Canada », précise le professeur Turgeon.


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