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SLA : bloquer l’inflammation pour réduire les symptômes

Peer-Reviewed Publication

Université Laval

Québec, le 10 janvier 2024 – Chez les personnes atteintes de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), des changements dans les neurones semblent activer les cellules immunitaires. En diminuant l’inflammation engendrée, on pourrait réduire les symptômes de la maladie, selon une étude menée par Chantelle Sephton, professeure à la Faculté de médecine de l’Université Laval. 

La SLA est causée par une perte de motoneurones supérieurs, situés dans le cerveau, et inférieurs, qui s’étendent de la moelle épinière aux muscles. À l’aide d’un modèle de souris génétiquement modifiée, Chantelle Sephton et son équipe ont constaté que des changements structurels dans les neurones supérieurs se produisaient avant les symptômes de la maladie.  

L’étude suggère que ces changements morphologiques envoient un signal aux microglies et astrocytes, les cellules immunitaires du système nerveux central. Lorsque ces cellules arrivent, leur effet est protecteur, mais si elles restent trop longtemps, elles deviennent toxiques pour les neurones. Cela entraîne une diminution des connexions synaptiques entre les motoneurones du cerveau et de la moelle épinière, qui se traduit par une diminution des connexions synaptiques avec les muscles. Ces changements causent une atrophie et une perte des fonctions motrices. 

Face à cette relation entre les symptômes et la réponse immunitaire, l’équipe de recherche s’est questionnée sur la possibilité de restaurer les connexions synaptiques en bloquant l'inflammation. « Nous avons testé un médicament semi-synthétique à base de withaferine A, un extrait de la plante ashwagandha qui est utilisé depuis des milliers d'années dans la médecine traditionnelle en Inde », explique la professeure Chantelle Sephton, affiliée au Centre de recherche CERVO.  

Ce médicament bloque l’inflammation et permet aux motoneurones de revenir dans un état plus normal. « Nous avons remarqué que les neurones se régénèrent en l’absence des cellules immunitaires activées. Les dendrites des motoneurones recommencent à pousser et à faire des connexions, ce qui augmente le nombre de synapses entre les motoneurones et les muscles », rapporte la chercheuse. 

Cette voie semble prometteuse pour améliorer les symptômes de la SLA, peu importe que la maladie soit familiale ou sporadique, puisque les deux types sont associés à l'inflammation. D’autres maladies où l'inflammation joue un rôle, comme l'alzheimer, pourraient bénéficier de cette approche. 

L’étude a été publiée dans la revue scientifique Acta Neuropathologica Communications. Les signataires sont Mari Carmen Pelaez, Antoine Desmeules, Pauline Gelon, Bastien Glasson, Laetitia Marcadet, Alicia Rodgers, Daniel Phaneuf, Silvia Pozzi, Paul Dutchak, Jean-Pierre Julien et Chantelle Sephton. 

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