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Les perceptions des causes de l’obésité minent souvent l’estime de soi, indique une nouvelle étude

Au Canada, des gens de toutes les catégories de poids ont des pensées négatives sur le poids corporel, montrent les travaux de Vida Forouhar

Peer-Reviewed Publication

Concordia University

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Vida Forouhar: “This study looks at how the average person in Canada views not only obesity and people with obesity, but also the views they have about themselves when they are self-directed.”

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Credit: Vida Forouhar

La prise de poids et l’obésité ont des causes complexes, mais bien des gens au Canada ont des attitudes et des croyances négatives à l’égard des personnes qui vivent ces situations.

Ces attitudes sont souvent le fait de personnes elles-mêmes aux prises avec le surpoids et l’obésité qui attribuent leur taille à leur propre comportement, ce qu’on appelle l’intériorisation des préjugés liés au poids.

Or, selon une nouvelle étude menée par des chercheuses de l’Université Concordia, ces sentiments sont présents chez des personnes de poids variés, mais sont plus prononcés chez celles présentant un indice de masse corporelle (IMC) élevé. En outre, les femmes sont plus susceptibles d’intérioriser les préjugés liés au poids que les hommes.

Les autrices en font le constat dans un article publié dans la revue BMC Public Health : « 44 % des Canadiens croient que les comportements constituent une cause très ou extrêmement importante de l’obésité, tandis que 38 % d’entre eux attribuent l’obésité à des causes environnementales, 28 % à des causes physiologiques, et 27 % à des causes psychosociales ».

Les répondants enclins à évoquer des causes comportementales sont également portés à avoir des attitudes négatives envers les personnes en situation de surpoids ou d’obésité, c’est-à-dire des préjugés explicites liés au poids.

« L’étude examine la perception courante qu’ont les gens au Canada de l’obésité et des personnes obèses ainsi que l’image de soi négative que ces perceptions les amènent à avoir », explique Vida Forouhar (M. Sc. 2022), autrice principale de l’étude. « Le fait d’examiner le phénomène sous l’angle de la santé publique nous aide à mieux comprendre ces attitudes et à élaborer des initiatives efficaces de défense des intérêts et de lutte contre les préjugés. »

Préjugés internes et externes

Les chercheuses ont utilisé des données recueillies antérieurement dans le cadre d’une étude de 2018 sur 942 adultes canadiens d’expression anglaise qui ont répondu à des questionnaires au sujet des attitudes à l’égard des questions relatives au poids.

Dans leur analyse secondaire, elles ont examiné les réponses recueillies dans trois questionnaires visant à évaluer le degré d’intériorisation des attitudes négatives liées au poids chez les répondants, de même que leurs croyances sur les différentes causes de l’obésité et leurs préjugés explicites liés au poids.

Les chercheuses ont notamment observé une intériorisation des préjugés liés au poids – la mesure dans laquelle une personne se condamne elle-même pour son poids et entretient des attitudes négatives envers elle-même – chez des personnes de toutes les catégories d’indice de masse corporelle (poids normal ou déficit pondéral, surpoids, obésité).

Des taux élevés d’intériorisation des préjugés liés au poids ont été rapportés chez 20 % des répondants ayant un poids normal ou un déficit pondéral, chez 29 % des personnes en surpoids et chez 51 % des personnes obèses.

Pour expliquer l’obésité, les thèses auxquelles les répondants adhéraient le plus souvent concernaient toutes des facteurs comportementaux. Il s’agissait, en ordre décroissant, de la suralimentation (71 % de l’échantillon), de l’inactivité physique (67 %) et des régimes alimentaires riches en gras (59 %). En revanche, parmi les thèses les moins souvent retenues, on trouvait les troubles endocriniens (35 %), les régimes amaigrissants à répétition (38 %) et les facteurs métaboliques (41 %) – tous des facteurs physiologiques et psychosociaux.

Entre la croyance dans les causes comportementales de l’obésité et les préjugés explicites, on observe une corrélation directe, tandis que pour les causes physiologiques et psychosociales, la corrélation est négative.

« Vous aurez tendance à avoir des attitudes défavorables envers les personnes obèses si vous croyez réellement que l’obésité est surtout une question de comportement », affirme Vida Forouhar, qui occupe aujourd’hui le poste de coordonnatrice de la recherche au Montreal Interdisciplinary Laboratory on Obesity and Health. Angela Alberga, coautrice de l’étude et professeure agrégée au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée, est la directrice du laboratoire.

Vida Forouhar ajoute que dans de nombreuses autres études, un lien a été établi entre l’intériorisation des préjugés liés au poids et un accroissement des symptômes de dépression, d’anxiété, de détresse psychologique, de troubles du comportement alimentaire et d’évitement de l’activité physique.

« Notre étude révèle que les préjugés liés au poids sont présents partout et entretenus par tout un chacun, quelles que soient la forme et la taille de son corps, souligne la chercheuse. Ils ne touchent pas uniquement les personnes obèses. Nous devrions nous attaquer à ces préjugés de façon plus systématique au lieu de les aborder simplement dans une perspective clinique. »

Ont également collaboré à l’étude Iyoma Y. Edache, titulaire d’une M. Sc. obtenue à Concordia en 2019 et actuellement doctorante à l’Université de la Colombie-Britannique, et Ximena Ramos Salas, de Replica Communications.

L’étude a bénéficié d’un financement des Fonds de recherche du Québec.

Lisez l’article cité : Weight bias internalization and beliefs about the causes of obesity among the Canadian public (anglais seulement)


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